jeudi, novembre 24, 2011

RDC: LA PENSEE MAGIQUE

by FoQus Media on Wednesday, November 23, 2011 at 4:10am
Le parcours d’Étienne Tshisekedi est jalonné de maladresses. Mais sa dernière sortie, à n’en pas douter, fera date. Car le leader de l’UDPS vient de se farcir d’un à propos que n’a pu inspirer, manifestement, l’intelligence. Moins encore la sagesse qu’on est en droit d’attendre de son grand âge. Pour justifier cet inconsidéré appel à la violence, et pour bien montrer qu’il a d’ores et déjà le droit d’ordonner, l’homme s’est tout simplement autoproclamé président !
« Le peuple m’a choisi », a-t-il affirmé sans ambages. Tout en omettant de préciser le processus électif par lequel ce choix a été opéré. Alors même que le scrutin prévu pour ce faire n’a pas encore eu lieu ! On peut s’étonner de répertorier des intellectuels parmi ceux qui le suivent si aveuglement dans cette rhétorique de l’absurde! Il faut croire qu’ils sont pour la plupart obnubilés par une passion dévote envers Étienne Tshisekedi. Ils "croient" en lui de tout leur cœur, en une ferveur qui oblitère le jugement logique. Par contre les motivations des autres ne répondent qu’à de préoccupations plus terre à terre : le pouvoir, et l’élévation sociale qu’il apporte. Viennent ensuite les masses populaires manipulées et enrégimentées. Ce sont ces dernières, "de la chair à cannons", qui reçoivent l’ordre venu d’en haut de se lancer à l’assaut des prisons afin d’y libérer les membres du parti incarcérés. Au péril de leur insignifiante vie. Des actes illégaux et susceptibles d’offenser l’ordre public. Des actes qui ne manqueront pas de braquer le pouvoir en place. Ce dernier s’obligera à sévir par une répression dont il faut craindre les conséquences nécessairement funestes.
À cette veille des élections, le climat en RDC est à la violence latente, la tension y est palpable. C’est dire que le pays constitue à ce moment une véritable poudrière. Et qu’il suffit d’une étincelle…
Par son attitude belliqueuse E. Tshisekedi menace d’y allumer la mèche, puisqu’il tient entre ses mains des allumettes prêtes à servir. Ses allumettes : les millions des Congolais qui courent à l’abattoir tel un troupeau sacrificiel. Sinon que des kamikazes écervelés qui perdront leur vie au change.
Du leader de l’UDPS on sait qu’il s’est toujours présenté en légaliste pointilleux.
Au point d’avoir, à maintes reprises, dédaigné le pouvoir. Soucieux de ne jamais être associé à un usurpateur. Que ledit pouvoir fût soustrait des mains d’un dictateur n’y avait jamais rien changé. Or donc aujourd’hui l’homme est presque octogénaire. On comprend mal qu’il ait décidé de déroger à une profession de foi de près de trente ans sur un coup de tête.
Surtout lorsqu’on sait que l’esprit du vieil opposant n’est guère exercé à la complexité. Et qu’à son crédit il faut ajouter qu’il n’est pas capable de verser au machiavélisme. Il n’a tout simplement pas été doté de cette faculté retorse si utile aux hommes politiques.
S’il ne tenait qu’à lui, Tshisekedi se satisferait bien d’être le proverbial et "historique" opposant, patriarche d’une tribu des irréductibles. Mais il ne tient pas qu’à lui, hélas. Il est entouré de loups affamés, les caciques du parti, qui croient leur heure enfin venue de se partager le gâteau. Ils ne lâcheront pas prise, quitte à entrainer le "Sphinx de Limété" dans une dangereuse dérive de violence. En lui faisant croire qu’il est « le phénix du haut de ces bois », choisit par un peuple tout à la dévotion de son auguste personne. C’est cela le sort de tous ceux qui vivent dans leur tour d’ivoire. Coupés de la réalité…

La pensée unique
Selon E. Tshisekedi lui-même son actuel discours, pour incendiaire qu’il soit, comporte des vertus thérapeutiques certaines. Puisqu’il concourt « à briser la peur des Congolais » vis-à-vis du pouvoir de Kinshasa !
Raison pourquoi les escadrons de l’UDPS sont convoqués. Ils ont pour mandat de substituer une peur par une autre. La peur d’un régime par un régime de peur. Dans le but manifeste d’instaurer une pensée unique à laquelle beaucoup de Congolais n’ont sacrifié que pour faire comme les autres. Ou par peur. Puisque les adeptes à la nouvelle "religion tshikediste" s’attaquent, parfois physiquement, à quiconque est contre leur gourou.
Et c’est dans la diaspora européenne que ces exactions ont le plus souvent libre cours : la police de ces pays est généralement peu regardante sur les altercations opposant entre eux les immigrants. Il en va autrement de l’Amérique du Nord (États-Unis et Canada) où une menace, même seulement verbale, constitue un crime appelant une sévère sentence. C’est dire que le laxisme des autorités européennes sur de tels cas autorise et encourage une "terreur de ghetto".
Laissant toute la place à ces révolutionnaires du dimanche hardiment baptisés "combattants".
Au vrai des décalques de Don Quichotte agissant sans le support d’une idéologie construite.
Ces croisés de la démesure n’obéissent qu’au seul leitmotiv, véritable slogan du pire : "Tshisekedi ou le chaos" !
Sans le dire- mais il vient de le faire- le leader de l’UDPS laisse lui-même entendre que c’est là la seule option possible. Or donc avant lui Mobutu épouvanta le peuple par un discours similaire.
Les vieilles habitudes resurgissent opportunément. Chassez le naturel il revient au galop !

Le scénario du pire
L’Histoire n’éduque pas. Autrement tous les Congolais seraient instruits sur l’Allemagne nazie, et de l’ascension d’un certain Adolphe Hitler. Ils sauraient que ce triste personnage, dont l’humeur façonna "l’architecture politique" du monde tel qu’il est aujourd’hui, fut démocratiquement élu ! Et qu’il usa, pour parvenir à ses fins, d’un stratagème dont d’aucuns aujourd’hui semblent s’inspirer. Auparavant le « Führer » lança ses " Jeunesses hitlériennes (Hitlerjugend) ", escadrons de la terreur, sur les représentants des lands seuls habilités à élire le chef du gouvernement.
Ces derniers furent si terrorisés qu’ils cédèrent le Parlement, le Reichstag, à un dictateur mégalomane qui changea tragiquement le cours de l’Histoire. Pour le pire.

La méthode est éprouvée. Elle semble aujourd’hui faire école en RDC.
Il y a plusieurs façons d’entrer dans l’Histoire. Adolphe Hitler l’illustre bien. Mais d’être seulement soupçonné de servir sous une bannière aussi peu recommandable, même sans l’avoir voulu, appelle le même opprobre dont s’est à jamais couvert le Führer !
Au soir d’une vie remplie, plutôt mal que bien, Étienne Tshisekedi s’avance encore plus dans l’offense au peuple congolais. Puisqu’il prétend lui imposer le seul choix de sa personne. Grisé par une popularité dont il n’avait jamais, autant qu’aujourd’hui, mesuré l’ampleur, l’homme a tôt fait de sauter aux conclusions. Il est convaincu, après une lecture partielle des données, avoir reçu le plébiscite des tous les Congolais. Sinon que "l’onction" populaire. Et que les autres candidats ne seraient là que pour faire de la figuration au profit du primat du candidat de l’UDPS. Mais alors pourquoi s’agite-t-il tant puisque l’affaire, à l’entendre, est d’ores et déjà conclue ?
Pourquoi récuse-t-il d’avance un processus électoral auquel au demeurant il a adhéré ? Connaissant l’homme on se serait attendu qu’il posât, au préalable, des conditions à sa participation à l’élection présidentielle. Ou qu’il la boycottât comme en 2006. Au lieu de quoi il y a souscrit, lui offrant du coup cette légitimité qu’il remet en question à l’approche du scrutin.
Il agit comme celui qui a peur de tout. Ou de rien.
Son entourage a dû le convaincre qu’il incarnait un destin messianique. Et qu’il lui suffisait seulement de vouloir pour avoir le pouvoir. Pensée magique s’il en est.
Mais tout cela a du se faire sans trop de difficultés : l’homme est depuis longtemps pénétré de toute sorte de lubies, entre autres de ce sentiment mégalomane qui le rattache au statut de "sauveur du peuple congolais".
Tshisekedi se fait une lecture si biaisée de la réalité qu’il en parait ridicule.
Mais il ne faut point blâmer le vieil homme. On lit pour lui puisque sa vue baisse. Ils lisent pour lui, ceux qui le poussent dans le dos au point de décrédibiliser sa stature.
Or donc le vieux leader de l’opposition, pressé par l’âge et la maladie, devra bientôt tirer sans révérence. Non sans avoir, avant, dressé la table pour ces héritiers qui veulent précipiter sa fin.
Dans le déshonneur.
EMERY UHINDU-GINGALA GINGANJ

ITALIE : LA CHUTE DU CAVALIERE

by FoQus Media on Wednesday, November 23, 2011 at 6:43am
Quelques jours seulement avant sa chute spectaculaire Silvio Berlusconi se sentait pourtant bien en selle. Désarçonné d’une monture sur laquelle tous le croyaient solidement harnaché, l’homme n’a pas vu venir sa perte. Sans doute obnubilé par son apparente bonne étoile, il a péché par excès de confiance en sa capacité de rebondir face aux nombreux écueils qui ont jalonné son parcours politique. Depuis une décennie le président du Conseil italien se sort de toutes les situations scabreuses imaginables. Pour les plus connues : détournement de mineur, rémunération des services des prostituées, collusion et conflits d’intérêts, corruptions….
Or donc Berlusconi a toujours nié avoir enfreint la loi de quelque façon que ce fut. Raison pourquoi il n’a jamais trouvé nécessaire de se défendre de sa sexualité débridée. Or donc jamais encore un chef d’État ne s’était vanté aussi ostensiblement de ses frasques sexuelles.
Et puisque qu’il a survécu à tous les scandales propres à choquer la moralité, il a fini par se croire invincible, trempé dans l’acier inoxydable.
Mais tout allait bien pour le Cavalière tant qu’il limitait ses assauts épiques à l’intérieur des frontières de l’Italie. Berlusconi a eu le tort d’ignorer les dictats des marchés internationaux qui lui enjoignaient de lutter contre la dette souveraine de son pays. Aussi il a inconsidérément fait fi des appels empressés de ses pairs de l’Union européenne (UE), en l’occurrence la France et l’Allemagne. C’est aux abois que Nicolas Sarkozy et Angela Merkel invitaient chaque jour Silvio Berlusconi à moraliser autre chose que sa sexualité, en adoptant des mesures d’austérité économiques, afin d’assainir la zone euro en danger.
Pis, c’est avec la désinvolture qu’on lui connait que cet insouciant épicurien balaya du revers de la main les inquiétudes franco-allemandes. À ce moment-là Silvio Berlusconi aurait gagné à se souvenir qu’il avait la charge d’un pays. Plus que celle d’un vulgaire harem, si attrayantes que fussent ses gynécées. Au lieu de quoi il choisit sa légèreté habituelle comme réponse à une crise qui risquait de laminer le système financier mondial ! Mal lui en prit, une fronde de trop !
Pour nettement moins que cela le premier ministre grec rendait, à peine une semaine auparavant, son tablier. Et envoyait son avenir politique aux calendes du même nom.
Or donc les Italiens, et tous les autres Européens, ne voulaient justement pas voir le remake du scénario grec se rejouer en Italie. Car si Athènes constitue une portion congrue au sein de l’UE, il en va tout autrement de Rome qui en est un des joueurs majeurs. L’Italie est la troisième puissance économique de l’Europe. Sa banqueroute signifierait l’arrêt de mort de toute la zone euro. Rien de moins.
Tout à ses joyeuses bacchanales le Cavalière semblait avoir perdu tout sens des réalités. Etonnant de la part d’un entrepreneur visionnaire qui gère ses propres affaires avec plus d’acuité. En ce domaine Berlusconi est toujours allé de succès en succès, au point que sa fortune personnelle est l’une des importantes d’Europe (Depuis 2003 Forbes le classe au 3e rang des plus grandes fortunes d’Italie !).
À croire que son pays lui importait moins que ses sociétés !
Or donc le président du Conseil italien aurait dû apercevoir les nombreux voyants rouges qui clignotaient tout autour de lui : huit chefs de gouvernement(en Slovaquie, Hongrie, Irlande, Danemark, Grande-Bretagne, Portugal et Espagne) avaient été obligés de raccrocher leurs tabliers, poussés à la sortie par "les forces du marché". Ces dernières, résolument plus puissantes que les instances politico-juridiques locales, balaient sur leur passage tout ce qui ne bouge pas assez vite à leur gout. Et d’emporter le Cavalière. Car celui-ci trainait les pieds pour exécuter les réformes structurelles que commandait l’économie italienne. Les pieds pris dans l’étrier de sa désinvolture, sinon qu’engagé en quelque lieux orgiaques, l’homme a eu le tort fatal d’ignorer les diktats des marchés financiers.
Depuis, les chaines des télévisions du monde entier ont montré en boucles un Berlusconi affectant la jovialité pendant qu’il quittait lamentablement le pouvoir. Car maintenant qu’il ne jouit plus d’aucune immunité il devra faire face à la justice de son pays. Et affronter la disgrâce.
Son passé trouble le rattrape. À bride abattue !
EMERY UHINDU-GINGALA GINGANJ

dimanche, novembre 13, 2011

LES PETITS PAS DES PALESTINIENS

By FoQus Media on Sunday, November 13, 2011 at 4:19am.
Plus d’un demi-siècle jalonné d’une violence inextinguible, fidèlement partagée avec Israël, a laissé le peuple palestinien exsangue. Lasse, ou peut-être inspirée, l’Autorité palestinienne a brusquement décidé de changer son fusil d’épaule. Non pas qu’elle délaisse "la résistance", loin s’en faudrait. C’est seulement que dans sa nouvelle stratégie pour un État palestinien la diplomatie l’emporte désormais sur la lutte armée. Qui l’eût cru ?
Mais il ne s’agit pas ici de la traditionnelle diplomatie ourdie par l’Occident : à double vitesses et riche en promesses jamais tenues. Les Palestiniens inaugurent leur propre diplomatie. Agressive et non violente, celle-ci contourne les schémas habituels de résolution du sanglant conflit qui les oppose à Tel-Aviv. Car Mahmoud Abbas a compris, même si sur le tard, que l’on est mieux servi que par soi-même. Qui pourrait réellement l’en blâmer ?
EMERY UHINDU-GINGALA GINGANJ

À la notable exception d’Itzhak Rabin- raison pourquoi il mourut assassiné- aucun homme politique israélien n’a jamais désiré faire la paix avec les Palestiniens ! Il faut reconnaitre à Ariel Sharon, qu’après avoir fait tant de mal aux Palestiniens, il décida de proposer à une "paix des braves" d’avec "ses frères ennemis". En acceptant des concessions aussi douloureuses qu’historiques. Avant que la maladie ne plongeât celui qui fut l’instigateur du premier Intifada dans un coma dont il n’est jamais sorti. Une funeste fatalité semble frapper quiconque s’essaie à une véritable paix au Moyen-Orient. Il ne fait aucun doute que si Rabin et Sharon n’y avaient succombé, le visage politique de cette région serait moins troublé qu’il ne l’ait actuellement. Et par ricochet, le monde entier. Parce qu’une indéniable causalité (une relation de cause à effets) lie l’accroissement du terrorisme international à l’occupation des territoires palestiniens par l’État hébreu. Et aussi surtout pour le traitement partiel de la communauté internationale- en premier lieu les États-Unis- sur ce conflit. Raison pourquoi les dirigeants politiques israéliens, forts du soutien inconditionnel de l’Occident, ne trouvent guère l’intérêt de céder ne fut-ce que d’un pouce aux prétentions territoriales des Palestiniens. Sommets, rencontres, accords, feuille de route, quartet…tout cela n’est qu’atermoiement qui cache mal une ferme volonté de ne jamais voir s’ériger un État palestinien à côté de l’État hébreu. D’ailleurs depuis la constitution d’Israël sa population n’a jamais vécu en paix. Parce qu’aucun homme politique de ce pays n’a su offrir aux Juifs cette paix sacrée à laquelle ils aspirèrent après la Shoa ! Et qu’ils vinrent chercher sur la terre de leurs ancêtres. Cette paix que chaque parti politique promet pourtant au peuple à l’approche des élections législatives. Au lieu de quoi c’est la douleur qui prévaut dans cette partie du monde.

Quand bien même la peine et la détresse ne sont pas distribuées de façon proportionnée au regard des forces en présence, il demeure qu’elles existent d’un côté comme de l’autre du mur de séparation. Peine et détresse qui surplombent ce faux rempart, ce "mur de l’apartheid", puisque les obus des Brigades Ezzedine al-Qassam, le bras armé du Hamas, atteignent régulièrement Israël !
Or donc une victoire totale de l’État hébreux sur "ses" territoires occupés doit nécessairement passer par l’éradication de toutes les populations vivant à Gaza et en Cisjordanie. Condition sine qua none pour réduire la résistance ; et pour instaurer une paix durable pour les Israéliens.
Mais puisque la chose parait impensable, force est de constater que les politiques israéliens vendent du rêve à leur population. Et que dans ces conditions les promesses des frontières sures qu’ils font à leurs électeurs ne sont que chimères. La chose n’est pas vraie aujourd’hui, elle ne le sera pas non plus demain. Pour dire qu’elle ne risque guère de survenir un jour.
Tout le monde le sait, des États-Unis jusqu’à "l’Europe des culpabilités". Même les Juifs modérés le savent puisqu’ils de plus en plus nombreux à le reconnaitre.
Et pourtant en Israël beaucoup croient encore à cette mystification pour confier ce fallacieux mandat à des gouvernements populistes et démagogues qui savent leur vendre un projet irréalisable.
Ces diseurs de bonne aventure prêchent d’ordinaire pour leur paroisse, assurés que la paix et la sécurité constituent les fondamentaux d’une population historiquement traumatisée.
Au vrai les dirigeants politiques israéliens ont su instrumentaliser cette peur au profit d’un vulgaire calcul politique. Aussi, et de beaucoup, par manque de courage politique. Ou simplement à cause d’un enracinement trop marqué dans l’idéologie sioniste d’expansion territoriale. Car l’idéal du "Grand Israël" demeure un objectif à atteindre pour la majorité des Israéliens. Une utopie qui procure du grain à moudre à des leaders politiques madrés et dont l’ambition incline à abuser le populo. Sans scrupules.

Ailleurs dans le monde les campagnes législatives sont l’occasion d’une surenchère sur les domaines vitaux que sont la santé, l’éducation, l’emploi etc. En Israël la faveur des électeurs est d’ordinaire accordée au parti qui promet la sécurité. Même si seulement cela. Une sécurité qui se veut sans concession. Et sans considération pour celle des Palestiniens. Raison pourquoi c’est le discours le plus virulent en l’endroit de ces derniers qui souvent fait la différence entre les candidats à la députation. Les Israéliens n’aiment envoyer à la Knesset que ceux qui ne font pas dans la dentelle sur le sujet. Et c’est toujours le moment qu’attendent les petits partis de la droite ultraconservatrice pour exister. Faiseurs des rois, ces micro-partis religieux revêtent un poids démesuré au regard de leur représentation nationale. Or donc en Israël il est rare qu’une des deux grandes formations politiques atteigne seule à la majorité au Parlement. Et comme l’une (les conservateurs dits "faucons") et l’autre(les travaillistes, "les colombes") répugnent à frayer ensemble, la table est presque toujours mise pour que les petits partis négocient leur place au festin. Ou plutôt à la curée. Puisque le gouvernement élu, pour tenir ses promesses électorales, resserre généralement les conditions de vie des Palestiniens. Par blocus, raids, et colonisation sauvage interposés.

Les Palestiniens constituent donc l’enjeu majeur de la politique interne de l’État hébreu. Mais pas seulement. Toute la diplomatie internationale de Tel-Aviv est basée sur cette question existentielle : le droit des Palestiniens d’être ou ne pas être un État aux confins d’Israël ?
En dépit du bon sens, et des discours factices, l’Israélien moyen est foncièrement opposé à la promiscuité palestinienne. Leurs hommes politiques le savent bien. Puisqu’ils vivent de cette répulsion du Palestinien, terroriste devant Allah ! Face à des dispositions si belliqueuses, la conclusion s’impose d’elle-même : la paix ne viendra jamais d’Israël ! L’État hébreu n’en a aucun intérêt.

Pas à pas vers le pays
L’érection d’un État palestinien est souhaitée par la quasi-totalité de la communauté internationale. Même par les États-Unis. Malgré les tergiversations- mais surtout la partialité- qui caractérisent l’implication de Washington dans ce dossier. Or donc la résolution du conflit israélo-palestinien repose presque essentiellement sur la volonté américaine d’y parvenir. Hormis l’influence avérée des groupes de pression tels l’occulte "lobby juif", c’est à l’intérieur même de l’administration américaine que les positions sont divergentes, voire antagonistes, au point d’entraver toute avancée significative sur le terrain des hostilités. Dans l’administration Obama par exemple, le président est résolument pour l’État palestinien. Cependant que la secrétaire d’état Hillary Clinton y est réfractaire. Ambiance…

Quant aux Européens, la chose est entendue. Les opinions publiques de ces pays contraignent presque leurs gouvernants à supporter le plus faible d’entre les deux parties du conflit israélo-palestinien. C’est une tradition historique dans le vieux continent. D’où le sentiment anti-juif que l’État hébreu décèle dans ce qui n’est que compassion pour les opprimés. Sur ce point l’Europe des droits de l’homme ne se dément pas. Sauf l’Allemagne qui souffle le chaud et le froid- et l’on peut aisément comprendre pourquoi- s’alignant tantôt sur la position européenne, pour ensuite rejoindre les valses hésitations des États-Unis. Or donc tout bien pesé, même si d’analyser des sentiments ne peut confiner qu’au jugement de valeur, l’érection d’un État palestinien dans un avenir proche n’est qu’un leurre. Il a duré, il le pourrait encore longtemps certes, mais il demeure une simple vue de l’esprit, tout mirifique qu’il soit. Ainsi que le sont d’ailleurs souvent les mirages.

En Occident tous évoquent et disent souhaiter un État palestinien, nul ne semble réellement décidé à le faire advenir. Sauf les principaux concernés : les Palestiniens !
Et c’est bien ce qu’ils ont résolu de faire. Mais en prenant soin de ne plus saisir le taureau par les cornes comme auparavant. Ils semblent avoir appris la leçon après plus d’un demi-siècle de bonnes intentions affichées par la communauté internationale ! Des vœux pieux, alors que leurs revendications territoriales demeuraient résolument lettre morte.
Les Palestiniens ont opté pour le même modus opérandi que les Israéliens : le fait accompli.

Or donc pour l’État hébreu la stratégie a toujours consisté à occuper, en grignotant au fur et à mesure, plus de terrains des territoires palestiniens. Dans le but avoué d’imposer un statu quo devant nécessairement être pris en compte lors des négociations de paix. Les "sauvages" colonies de peuplement, répétées à l’envi, suffisent à ce dessein.
Mais les Palestiniens, eux, exportent désormais leur combat sur le plan international. Et nul ne les attendait sur ce terrain-là, alors que Palestinien rime d’ordinaire avec terrorisme.
On ne peut plus prévisibles les Palestiniens ? Personne ne le dira plus. Surtout pas l’État d’Israël qui tente vaille que vaille de s’adapter à un scénario auquel il n’est guère habitué. Tel-Aviv est préparée à la guerre et non pas la paix. Tout ce qui se fait sans violence déroute les Israéliens.
Raison pourquoi ils répondent, face à l’inconnu, par le seul langage qu’ils connaissent : la violence. Des raids aériens, des frappes "ciblées" ; et une colonisation accrue.
En guise des représailles contre l’inconnu !

Tout ceci parce que le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a décidé de prendre d’assaut l’ONU et ses organes spécialisés. Rien de moins.
Il embarrasse fortement les États-Unis en sollicitant l’adhésion de la Palestine aux Nations unies, conscient que Washington n’a d’autre choix que d’y opposer son véto. En cause une occulte fidélité à Israël. Une ingrate loyauté qui en l’occurrence comporte quelques conséquences néfastes pour les États-Unis. Washington doit assumer le fait que de son véto en faveur d’Israël devrait nécessairement s’ensuivre, dans le monde arabe, au mieux une image désastreuse pour l’administration Obama, pis, une envolée de violence dans les territoires occupés.
La violence : un exutoire qu’Israël semble rechercher comme une thérapie collective. On le voit d’ailleurs actuellement après que l’UNESCO, ait admise la Palestine comme le 195e membre à part entière de cet organisme onusien. Or donc ici point de conseil de sécurité pour présider au sort de l’humanité ; et point de véto américain !

Qu’importe, les États-Unis semblent avoir prévu le coup : ils évoquent, pour suspendre leur contribution financière à cette agence renégate- près du quart du budget de l’UNESCO provient de Washington- une loi de 1990. Celle-ci prévoit exactement le gel des versements américains au fond de toute agence de l’ONU qui accepterait la Palestine en son sein en dehors des accords de paix avec Israël ! Une disposition si adaptée à la situation qu’elle ne manque pas, mais avec raison, de prêter à suspicion. En des termes moins diplomatiques, et selon l’entendement des Américains, l’État hébreu dispose du droit de déterminer à sa guise du destin des Palestiniens !
Dans ce nouveau millénaire aucun peuple ne dispose d’un tel pouvoir sur un autre.
Or donc ni la puissance financière, ni les armes ne peuvent entraver la marche de l’Histoire.
Les Américains ont le Vietnam et aujourd’hui l’Afghanistan pour le savoir. Quant aux Israéliens, qui veulent l’oublier, c’est par des pas parfois sanglants qu’ils gagnèrent un État.
Les Palestiniens ont simplement décidé de changer leur façon de faire. Pour aboutir aux mêmes résultats : un pays !
EMERY UHINDU-GINGALA GNGANJ

LE QUEBEC ET LA SOUVERAINETE: UNE PISTE A OBSTACLES

By FoQus Media on Saturday, November 12, 2011 at 7:27am.
De dire que le camp des souverainistes du Québec est en débandade relève de l’euphémisme. Le parti québécois, son fer de lance, semble extenué par un effort soutenu pour garder le cap. Ce qui n’a pas empêché le navire de prendre eau de toutes parts. Pis, pendant la longue traversée du bateau-capitaine vers l’indépendance, une mutinerie s’est déclarée à bord. Il s’en est suivi un sabordage en règle : défections et tentatives de coups de forces émaillent désormais le quotidien du parti québécois. En une cabale préméditée montée contre le capitaine. Commencé timidement, c’est désormais ouvertement que le leadership de son chef, Pauline Marois, qui est ainsi récusé. Or donc c’est triomphalement que cette dernière avait été portée, par plébiscite, à la tête du parti en 2007. Elle remporta par la suite, haut la main, un vote de confiance avec 93% !
Un lointain souvenir…
EMERY UHINDU-GINGALA GINGANJ

Galvanisée par son "honorable échec" au dernier référendum de 1995- 49% des Québécois votèrent alors pour la séparation d’avec le reste du Canada- l’option souverainiste bénéficia du même coup d’un regain de popularité qui fit croire à ses adeptes que "les conditions gagnantes" étaient enfin réunies pour l’indépendance de la province. C’est le vent en poupe que le parti québécois surfait sur une vague de demi-victoire. À l’époque il était de bon ton de se déclarer souverainiste au Québec. Ou plutôt, nul n’osait plus affirmer être fédéraliste tant le climat en était presque à la primauté de la pensée unique. Aujourd’hui, dix ans plus tard, les choses ont radicalement changé. La façade de la bâtisse souverainiste s’est considérablement fissurée.

La belle embellie d’antan n’est plus qu’un lointain souvenir. L’appréhension des lendemains peu enchanteurs, suite à la précarité des emplois, est passée par là. Même si le Québec, et le Canada en général, s’en tirent plutôt bien économiquement en ces temps de crise mondiale, il demeure que l’heure est à l’inquiétude. Pour les jeunes du moins. Or donc pour la nouvelle génération des Québécois, ainsi que pour tous les jeunes du monde, la seule chose qui compte est l’assurance des emplois décents et garantis à long terme. Racialement colorée et ouverte au reste du Canada, cette jeunesse aspire au même bien-être que celui dont a bénéficié la génération d’avant. Et c’est tant mieux si c’est un Québec indépendant qui l’offre. Ou un Canada uni. Leurs préoccupations sont plus prosaïques et aux antipodes de leurs parents. Ils veulent bien vivre là où il fait bon vivre. C’est dire que l’option souverainiste leur est peu séduisante et ne confine, pour beaucoup, qu’à une lubie des "baby-boomers" repus et en mal d’émotions fortes. Aux dernières élections fédérales les Québécois l’ont très clairement signifié au bloc québécois, lui préférant le Nouveau parti démocratique(NPD). En signant l’arrêt de mort de ce parti censé protéger leurs intérêts à Ottawa, les "Québécois d’aujourd’hui" ont voulu marquer leur dénégation pour une option qui ne les interpelle pas. Faute d’apporter des réponses concrètes à des préoccupations qui n’en sont pas moins. Car l’idéal n’a jamais nourrit que l’esprit. Pas le corps.

Onde de choc
les soubresauts de ce déni, amorcé depuis le fédéral, s’est fait sentir jusqu’au Québec. Et ce même si la province ne vit pas en mode élection. Néanmoins, le désintérêt ambiant pour la souveraineté s’est traduit dans les sondages. Le parti québécois y côtoie, mais au bas des colonnes, les plus petits partis. Alors même que traditionnellement il a toujours constitué, avec le parti libéral du Québec, l’un des deux "blocs monolithiques" dans le visage politique de la province ! Cette vertigineuse descente aux enfers que rien ne semble arrêter a jeté la panique dans la place. Certains des caciques du parti ont tôt fait de désigner le coupable de cette débâcle : le chef, Pauline Marois. À son discrédit : un leadership trop dirigiste pour les uns, tandis que les plus radicaux la jugent incompétente. Tout simplement.

Or donc madame Marois s’accroche à la direction du parti, bien résolue à ne pas démissionner comme d’aucuns veulent la forcer à le faire. Elle s’appuie sur le soutien de plusieurs autres membres influents du caucus. Mais sera-ce suffisant ? D’autant qu’en coulisses de grosses pointures, à l’instar de l’ancien premier ministre Bernard Landry, souhaitent la voir quitter le navire pour éviter un naufrage annoncé.

Dans son infortune Pauline Marois s’accroche à tout ce qu’elle peut. Et d’appeler à la rescousse celui-là même qui lorgne sur son fauteuil depuis toujours : Gilles Duceppe, l’ancien chef du bloc québécois. Battu dans son propre comté lors des dernières élections fédérales- l’homme a depuis démissionné de son poste- Duceppe n’a pour autant pas fait un trait sur la politique.

Or donc beaucoup au parti québécois croient qu’il est le seul à pouvoir tenir tête au premier ministre libéral Jean Charest advenant un scrutin provincial que tous redoutent. Surtout si Pauline Marois est toujours aux commandes du parti.

Depuis, mais pour marquer une offensive désespérée, en public les souverainistes essaient d’afficher une unité de façade. Entretemps Gilles Duceppe fait mine de soutenir Pauline Marois. Alors qu’en coulisse il consulte et évalue ses chances de réussite. Car l’homme n’en est pas à sa première tentative de briguer le poste. Mais il veut éviter, et on peut le comprendre, de multiplier les rendez-vous manqués. Tel un fauve tapi dans l’ombre il attend patiemment son heure.
Il attend que le fruit pourrisse et tombe de lui-même de l’arbre. Avant d’accéder en douceur au leadership du parti sans être accusé de traitrise envers Pauline Marois.
Gilles Duceppe attend qu’on vienne le chercher pour le plébisciter comme chef du parti québécois. Dans un procès quasi messianique.
Ainsi que jadis ce fut le cas pour une certaine Pauline Marois !
EMERY UHINDU-GINGALA GINGANJ

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