vendredi, septembre 29, 2006

BAS LES MASQUES!

Ou
Le voile levé sur les "bonnes paroles" annoncées aux Congolais!

Retour sur la case-départ d’un inextricable échiquier.

C’est l’information qui fait défaut. Passant, selon les cas, d’insuffisante en surabondante. Pour une qualité plus que douteuse. En cette veille du second tour de l’élection présidentielle, des apprentis sorciers se sont aisément emparés de la parole en Rdc. Agitant en tous sens l’épouvantail de la suspicion sur la communauté internationale accusée de collusion avec le pouvoir, ils distillent une information très orientée, qualifiée de "première main", y affirmant sans vergogne une chose et son contraire, ajoutant à la confusion déjà grande au sein de la population. Parlant généralement d’autorité, ces diseurs de bonne aventure construisent dangereusement une pensée unique contre laquelle il convient de ne pas aller. C’est donc l’esprit surchauffé- mais confus- que le votant Congolais s’approche de la date devenue fatidique du 29 octobre. Après quoi, la Rdc pourrait difficilement demeurer la même.
EMERY G. UHINDU-GINGALA


Parlant loin du terrain des hostilités, le plus prolifique de ces détenteurs de la vérité est sans doute Honoré Ngbanda, une ex-barbouze plus ou moins versée dans le monde interlope. Tueur à gages du régime mobutiste, le Terminator, pour les intimes, s’est dare-dare reconvertit en bienfaiteur du peuple. Un toilettage réussi avec bonheur, puisqu’il constitue désormais la source d’information privilégiée d’une grande partie de la population. Quiconque, crédité des exactions –au demeurant avérées- qui lui sont imputées sur ses propres concitoyens n’élèverait la voix que pour dire des mea culpa réellement repentants. Au lieu que de se fendre d’une rhétorique à l’emporte-pièce qui, curieusement, emporte l’adhésion de ceux sur qui il sévit cruellement dans un passé peu lointain. Les Congolais ont décidemment la mémoire courte…
Honoré Ngbanda est, et demeurera probablement, un affabulateur et un manipulateur impénitents. Il a été formé pour cela. Même si tout ce qu’il déclare n’est pas faux, il ne dispose tout simplement pas de la crédibilité nécessaire pour le dire. On n’efface pas d’un revers de main désinvolte un passé aussi lourd que le sien pour se poser en "ange gardien". Ou plutôt pour passer de l’ange de la mort en celui de la vie!
Conditionnés à souhait, les Congolais- pour une part non négligeable d’entre eux- sont frappés d’une crise d’espionnite aiguë. La théorie du complot est devenue le cadre référentiel dès lequel s’amorce toute analyse sur le futur! Et ce, même au sein de l’élite, désormais en proie à des passions irraisonnées dès lors qu’il s’agit de trancher sur les capacités objectives de telle ou telle autre personnalité publique. Le culte de la personnalité, justement, a institué, mais de manière agressive, les "intouchables" et les autres…
La culture mobutiste perdure au-delà des volontés, au demeurant bien réelles, de changement.

La case-départ
Joseph Kabila
, le président sortant, est toujours désespérément en quête d’une légitimité qu’il pourrait difficilement retrouver. Tant son assise populaire lui a été soufflée ainsi qu’on dérobe un tapis sous les pieds d'un tiers. Trébuchant sur ses propres aspirations, ses prétentions triomphalistes lui auront joué un sale tour. Le momentum irrémédiablement perdu à la toute fin de la campagne sonna le glas de sa victoire au premier tour. Le travail de sape d’Honoré Ngbanda n’y est sûrement pas étranger. Mais également le flou artistique que Joseph Kabila aura lui-même entretenu sur sa personne. Sommé par tous de s’identifier clairement, il a lamentablement échoué à le faire. Prêtant le flanc à la suspicion. Et divisant, partant, le pays en deux franges ostensiblement hostiles. Une erreur impardonnable pour celui qui se posait en rassembleur.
A supposer même qu’il remporte le second tour du scrutin, le jeune Kabila risquerait de n’être que "le président de l’Est", qui constitue ce qui lui reste d’assise. L’Ouest, c’est Kinshasa la capitale, et les grandes provinces diamantifères. Même dans un cadre démocratique, nul ne peut espérer durablement diriger la Rdc après s’être aliéné sa partie occidentale. Et un pouvoir ainsi fragilisé, loin que de brandir sa partielle légitimité, finira par se replier sur soi-même. Par se radicaliser…Un contexte propice aux accrocs aux droits individuels et collectifs. A la dictature. A la rébellion…
Retour à la case- départ!
Il reste toujours ce scenario-un voeu pieux pour plusieurs-par trop improbable: qu'avant même le déclenchement du deuxième tour de la présidentielle Joseph Kabila choisissait de se désister. Après avoir avantageusement négocié son exil.
A n’en pas douter, c’est alors Honoré Ngbanda qui en sortirait grandit démesurément; et ne manquerait pas de s’attribuer la victoire sur " le suppôt des forces étrangères"; que son leadership ferait concurrence, bousculerait, éclipserait celui de Jean-Pierre Bemba. Ne serait-ce qu’intellectuellement. Surtout.
Mais rien, dans le réel congolais d'aujourd'hui, n'indique que pareille chose puisse jamais se produire...

Le fils de l’ancien "patron des patrons Zaïrois", Jean-Pierre Bemba, tient plus de Mobutu que de son propre père. D’ici d’ailleurs à ce qu’on le soupçonnât d’être le fils naturel du défunt maréchal, il n’y a qu’un pas, que le Terminator franchira en temps et lieux. C’est-à-dire au gré des ses intérêts. En faisant état des informations "de première main" qu’il serait seul, bien évidemment, à détenir! Et l’intéressé, J.P Bemba, se fait lui-même un point d’honneur à ressembler à Mobutu. Parfois jusqu’à la caricature.
Un journaliste Français observait le frappant mimétisme entre l’homme et son clone :«(…) Bemba, confessait-il médusé, parle et marche comme Mobutu!». Il ne fait pas que cela. Il revendique l’héritage de ce dernier, proclame sa filiation idéologique, son affiliation au leadership politique de l’ex- président du Mouvement populaire de la révolution (MPR). Au grand dam de diverses branches de cette dernière formation, ostensiblement ignorées par les Congolais. Importunant plus qu’il n’en faut le "vrai" fils de Mobutu, Nzanga (lui-même candidat malheureux). Et Qui se trouve être son beau-frère!
La recette de Jean-Pierre Bemba semble marcher puisque les Congolais sont prêts à reporter au pouvoir- même par défaut- sinon le mobutisme, du moins un Mobutu en miniature…
Re-case-départ?
Nul en tous les cas ne reprochera à Jean-Pierre Bemba le courage et la constance de ses convictions.

C’est précisément cela qui fait défaut à Étienne Tshisekedi. Fortement imprégné de la culture mobutiste dont il est pétrit, il tente vainement de s’en éloigner, puisque sa stature politique ne tient d’ailleurs qu’à la véhémente récusation qu’il opposât jadis à cette dernière. Mais chassez le naturel, il revient au galop!
Le leader de l’Udps, au lieu que d’un conseil avisé, s’entoure des sujets qui lui vouent un culte malsain, que lui aurait envié Mobutu lui-même. Mégalomane à souhait, l’homme est suffisant, arrogant, inintelligent et est frappé d’une susceptibilité presque maladive. De tels attributs sont propres à égarer les jugements les plus éclairés. Cependant qu’ils aggravent la déraison d’un esprit qui incline déjà à la confusion!
Aujourd’hui Étienne Tshisekedi s’est délibérément mis hors du jeu politique congolais par mauvais calcul. Son lot de toujours. Sans aucune représentation dans les institutions du Congo de demain- qu’elle qu’en soit l’issue- il ne lui restera que la rue dont il est friand par ailleurs; et qu’il pratique depuis plus de deux décennies, y envoyant souvent à la mort, par un martyr sélectif, d’autres que les siens. Aux noms d’un nationalisme et d’un patriotisme surfant dangereusement sur la vague de l’intolérance. L’homme est reconnu pour sa radicalité; montant systématiquement aux barricades d’un front du refus quasi idéologie dès lors que ses vues, mais les siennes seules, n’ont pas primauté sur toutes les autres. A la veille du second tour du scrutin, Étienne Tshisekedi se retrouve coincé politiquement. La pression populaire le somme de se prononcer publiquement et clairement…en faveur de Bemba! Puisqu’il ne peut soutenir la candidature de Kabila dont l’élection justifierait pourtant sa propre défection du processus électoral. D’aucuns estiment déjà qu’il tarde à proclamer un appui que, au demeurant, il ne peut transiger.
Ses partisans, ces adeptes de la religion du "tout ou rien", l’encouragent dévotement à poursuivre dans la voie de l’impasse, dans ce cul-de-sac politique. A terme, et à défaut de prendre le maquis, le leader de l’Udps prendra la rue. Avec son cortège des tribulations dont la Rdc essaie laborieusement de sortir.
Case-départ?

Antoine Gizenga est à vendre…au plus offrant! Il pourrait tout aussi bien d’ailleurs manger à plusieurs râteliers. Sans y être étouffé par les scrupules. Le vieux leader lumumbiste a joué, et gagné, sa survie…économique. 13% du vote populaire au premier tour du scrutin l’auront propulsé au statut d’incontournable; lui garantissant le nécessaire- et par ailleurs convoité- viatique qui lui avait tant fait défaut durant ses trente longues années d’exil au mauvais endroit. Gizenga n’aspire qu’à couler des derniers jours heureux! Dans une conséquente sécurité matérielle. Rien d’autre ne trouve crédit à ses yeux. Ni patrie. Ni nation. En tous les cas rien dans la vie n’empêche que l’on fasse d’une pierre deux coups! Et dans le monde merveilleux de la politique tous les coups sont permis: d’avoir vécu dans la pauvreté n’entraîne pas nécessairement qu’on meurt bête…
Pour l’ancien compagnon de Lumumba et Mulele, ce scrutin représentait une réelle aubaine. Il y avait seul vu une juteuse affaire, le moyen le plus sur de transformer en espèces sonnantes et trébuchantes une notoriété surfaite.
Étienne Tshisekedi eut le tort de croire- on s’y serait quand même un peu attendu- qu’Antoine Gizenga serait son allié dans sa politique de "la chaise vide"; ignorant que la pratique abstentionniste (et absentéiste), si elle paraissait favoriser ses propres vues au premier abord, n’était en rien faite pour contenter celles du chef du Palu. Le leader de l’Udps doit aujourd’hui s’en mordre les doigts, regrettant amèrement cette énième erreur tactique. Retors, Gizenga a su habilement tirer son épingle du jeu, prouvant qu’il était doté de quelque talent pour l’intrigue. À défaut de briller sur le plan des idées politiques. Mais qui, parmi les majors de la classe politique congolaise, a jamais su réellement se distinguer par une vision cohérente?
Gizenga ne bâtit jamais campagne, assuré de sa base politique constituée dans sa majorité des nostalgiques et des analphabètes; se grandissant démesurément aux yeux des uns, abusant les aspirations des autres. Les uns et les autres ethniquement embrigadés dans la cause du "fils du terroir". Mais qui pourrait honnêtement blâmer la crédulité de ses partisans? En Rdc, comme trop souvent ailleurs en Afrique, l’assise ethnique subsiste à la démystification …et même à la raison!
Antoine Gizenga transige déjà chèrement ses 13%, qu’il veut également convertir en gains politiques; demandant l’impossible pour obtenir le plus possible : tenter de s’inscrire durablement dans l’Histoire d’un pays qui l’avait résolument ignoré!
Quoiqu’il fasse, quelque fortune qu’il s’assurat, il décevra.

Dans ces velléités de normalisation, il y a ceci qui laisse perplexe : Les Congolais auraient donc délibérément opté pour les deux seuls candidatures qui, à terme, étaient susceptibles de poser problème. Parmi trente-trois prétendants! Comme s’il ne pouvait se trouver, sur cette longue liste, des personnalités dont la compétence et la nationalité n'aient été dûment avérées…
Dans sa marche forcée vers la démocratisation, la Rdc semble décidément s’en aller à reculons.
EMERY G. UHINDU-GINGALA

vendredi, septembre 15, 2006

LES TRIBUNAUX DE L’INIQUITÉ

Double standards au Proche-orient


Les temps présents sont propices à la servilité : il y a donc cohue devant les portes de l’état hébreu. C’est à qui démontrera la plus grande déférence, son indéfectible loyauté envers Israël. Et ce… en toute circonstance! Ce qui n’était jadis que la profession de foi des seuls États-unis semble avoir gagné le cercle restreint des puissants. Telle une pernicieuse poussée de fièvre. La raison de cette massive adhésion, proclamée irrévocable, même si elle ne se nourrit pas dès les mêmes motivations, demeurera probablement occulte. Sinuant sur les vois tortueuses des intérêts particuliers. Précisément. Mais ainsi que pour tout affaire de foi celle des gouverneurs de la terre est aveugle. Comme trop souvent les bombes de Tsahal…
Il y a péril en la demeure. Puisque les "gardiens des sceaux" mondiaux sont à la fois juges et partie.
EMERY G. UHINDU-GINGALA

La multiplicité (la prolifération) actuelle des canaux et des moyens de communication, et surtout leur accessibilité à tous, ont abruptement levé le voile naguère pudiquement jeté sur les horreurs du monde; inaugurant un nouvel ordre mondial de l’information qui nivelle les prétentions : Finies les disparités entre des élites sachant et la "plèbe" ignorante.
La démocratisation de l’information est bien réelle. En ce sens qu’on sait désormais la même chose. Partout. Même si sans la même profondeur, même sans la nécessaire connaissance en filigrane qui explique. En tous les cas on VOIT! Le miniscule écran d’un téléphone portable au fond des bidonvilles de Calcutta MONTRE- et peut même capter!- les mêmes images que celles qui défilent grandeur nature sur les écrans géants des villas cossues de Bel Air ou de Genève…Mais aussi dans les territoires palestiniens et dans tout le monde arabe! Aucun effort de dissimulation ne peut désormais réussir à occulter durablement le quotidien du Proche-orient. Les "folkloriques" épisodes de l’Intifada I et II (ces tirs au lapin visant des enfants armés des pierres susceptibles de détruire l’état d’Israël) viennent récemment d’être surclassés par l’infanticide perpétré au Liban par Tsahal, l’armée israélienne. Live. Pour le bénéfice des deux autres enfants-soldats Israéliens kidnappés par les milices libanaises du Hezbollah…Auquel a suivi une aveugle destruction. La réaction, la réponse de Tel-aviv a été jugée "modérée" par plusieurs. Surtout par ceux dont la voix ne compte pas. A l’instar du nouveau gouvernement conservateur canadien fidèlement aligné sur les États-unis. Jouant des coudes, Ottawa s’est empressée au premier rang des indéfectibles d’Israël. Faisant, en la matière, plus royaliste que le roi américain lui-même. Cependant que le monde entier assistait, stupéfait et bouche bée, au démantèlement méthodique des infrastructures du Liban par Israël. Jour après jour, pendant un mois, chaque jour apportant son lot d’horreurs. Sous le couvert des tractations de façade, on laissait à l’État hébreu le temps de finir sa macabre besogne. Il a fallu Qana, comme ce fut jadis Sabra et Chatillah, pour que les volontés politiques, bousculées par les opinions publiques, sortent paresseusement de leur léthargie. Il a fallu que l’opinion internationale, constituée en jury, contraigne l’arrêt des juges du conseil de sécurité de l’Onu, pour que le verdict ne voue tout simplement pas le Liban à la destruction totale. Il a fallu le courage de Koffi Anan et, dans une moindre mesure, celui de Jaques Chirac pour que les hostilités prissent fin. Beaucoup d’enfants Libanais leur devront de vieillir.
C’est tout cela que le monde entier a vu et sait. Le reste est de la politique.

Terroristes…et terroriste
Plus que jamais, les populations Arabes sont encrées dans la conviction que les dirigeants de la communauté internationale sont laxistes dans le traitement du conflit israélo-palestinien. Ainsi d’ailleurs qu’à propos de toute question concernant Israël, "l’enfant gâté" à qui l’on passe tous ses sanglants caprices.
Cette perception suscite et nourrit les candidatures à l’action terroriste dans les Proche-orient. Indéniablement.
Pis, dans les territoires palestiniens occupés- et souvent bouclés- la misère, le manque de liberté, les incursions intempestives de Tsahal, les destructions des maisons, le mur qui désapproprie, les humiliations quotidiennes, le désespoir de toute une jeunesse (la majorité de la population), le mutisme de la communauté internationale…constituent bien plus qu’une simple perception. C’est un donné objectif qui affectent les Palestiniens depuis plus d’un demi-siècle! Rien d’étonnant à ce que Gaza et les territoires environnants soient un terreau fertile à la vocation terroriste dans sa forme la plus exaltée, le martyr. Qui plus est, la récente guerre au Liban, mais surtout les partiales réactions qu’elle a suscitées parmi les "grands", aura très durablement instruit les Arabes du double standard au Proche-orient. Ils y ont nettement vu - mais pas seulement eux- de l’injustice doublée de la plus basse hypocrisie. De la part de ceux qui jugent. Et qui sont partie à la cause…d’Israël!
Car les actions de l’armée israélienne dans les territoires palestiniens sont loin de n’être que des réactions. Elles sont parfois menées sans que rien ne les ait laissé présager, et ce même en temps de paix, endeuillant de manière indifférenciée les familles des résistants et celles des paisibles citoyens. Les groupes qui d’ordinaire se livrent à de telles perpétrations sont dare-dare fichés sur la liste des organisations terroristes, laquelle est soigneusement tenue par les juges de paix du monde. N’existe-t-il pas déjà une liste des états voyous et celle des pays soutenant le terrorisme? Comment Israël fait-il donc, au vu des exactions souvent gratuites portées sur le compte de son armée, pour ne pas figurer en tête de liste des états terroristes, puisque le terrorisme d’état est bien une réalité du droit international. Puisque les populations palestiniennes vivent réellement dans la terreur. Puisque les assassinats ciblés participent d’une stratégie confinant à l’action terroriste plutôt qu’à ce que l’on est en droit d’attendre d’une armée régulière. Et digne de ce nom. Puisque la guerre préventive est prohibée par l’Onu. Puisque- et ce n’est hélas pas le moindre- une partie d’un gouvernement et d’un parlement démocratiquement élus ont été enlevés (interpellés ou arrêtés, selon les médias occidentaux) et sont séquestrés dans les geôles israéliennes…
Dès quels autres critères devrait-on désigner un état terroriste, même si, et c’est de notoriété publique, l’état hébreu surplombe les critères et les résolutions de l’Onu. Dans un assourdissant silence de la communauté internationale. Et ce même au sein de la ligue arabe qui se tient depuis trop longtemps coi. À se demander pour quelles fins cet aréopage des dictateurs plus ou moins élus se réunit…


Souriez, on vous regarde…
Aidée, éclairée par l’inexorable et formidable avancée des technologies de l’information, l’opinion publique internationale s’est, du simple témoin passif, haussée vers le statut d’acteur international d’envergure. Même si elle n’est pas homogène et ne constitue pas- loin s’en faut- un bloc monolithique. Elle se pose cependant en entité supranationale porteuse (et portée par) des valeurs humanitaires, humaines : La voix des "frères humains" crie désormais haut et fort contre la barbarie. Toutes les barbaries! Récusant les circonstances atténuantes évoquées a posteriori. Au profit des uns. Les mêmes circonstances qui aggravent les positions des autres. Ce regard moral constamment braqué sur le monde réoriente les visions, came les ardeurs, interroge les visées, leurs causes et effets, contraignant les politiques à plus d’humilité. Plus d’humanité…
Mais sans pour autant que ceux qui se sont assignés pour vocation de penser (et arrogés le droit de décider pour tous) en acquièrent plus d’intelligence et de sagesse dans l’administration des affaires de l’humanité. Tout étudiant en médecine est instruit de l’inefficacité d’un traitement prétendant vouloir éradiquer un mal en agissant seulement sur ses symptômes; sinon qu’en cas d’urgence; occultant les causes de son origine. Il en est ainsi du Proche-orient : on répare, à coups des milliards ce que Israël détruit impunément. On vote des résolutions auxquelles Tel-aviv dit ne pas sentir liée. Des tournées en Quartet, les conférences se succèdent et se ressemblent, il y est question de "dons pour aider à la reconstruction", jamais de ce qui a causé la destruction! Sauf que trop souvent causes et effets se retrouvent inversés, et même confondus, selon le bon vouloir des uns et des autres.
Il est tout simplement impensable que les dirigeants du "monde libre" soient enfermés dans une incompréhensible logique de pompiers. Et qu’ils réagissent au lieu d’agir.
Incompétence ou choix délibéré d’un aveuglement volontaire.
La sagesse est parfois une vertu très lourde à porter au sommet du pouvoir…
EMERY G. UHINDU-GINGALA