vendredi, novembre 26, 2010

AVIS : CENTRAFRIQUE RECHERCHE HOMME DE LA SITUATION
LE GRAND RETOUR DE PATASSE

Sans tambours ni trompettes ? Ce n’est pas son style. L’homme a depuis toujours opté pour la flamboyance. Une attitude personnelle, une posture politique aussi, qui lui sied tant qu’il en a fait un personnage. Dans cette Centrafrique chargée de symbolique, à l’instar de toute l’Afrique, la représentation de soi confère une stature qui différencie et justifie. Renégat de son propre parti le Mouvement pour la libération de la Centrafrique (MPLC), Ange-Félix Patassé(AFP) s’est d’emblée placé hors de la joute politique que se livrent pouvoir et opposition. Par la force des choses d’abord et par stratégie ensuite il se présente en candidat indépendant ! Depuis il fait cavalier seul et s’ingénie à éviter les vaines querelles partisanes. Résolument tourné vers l’avenir, « le passé est passé… », aime-t-il à marteler, AFP n’est guère homme à pleurer sur son sort. Là où d’aucuns seraient revenus à la sauvette pour réclamer le statu quo ante, la restitution d’un pouvoir qui somme toute lui avait été "volé" -beaucoup pensent qu’il était en droit de le faire- Patassé a choisi d’affronter une fois de plus le verdict populaire. Ni victime, ni perdant, AFP. Un battant tout simplement. Assuré du soutien populaire au vu de la liesse qui avait accompagné son retour "triomphal" à Bangui.
Ce combat là il sait d’avance l’avoir remporté face à des adversaires déroutés, désemparés par un retour qu’ils ne souhaitaient manifestement pas. Seulement voila, "le loup est (déjà) dans la bergerie". D’atermoiements en revirements, la classe politique centrafricaine tente vainement de sauver ce qu’elle peut, c’est-à-dire les apparences ! Or les (nombreux) combats de Patassé sont d’ores et déjà ailleurs. Sur le terrain du social, de la bonne gouvernance, des droits de l’homme, de l’environnement, de la modernité…C’est sur ces fondations-là qu’AFP veut rebâtir la Centrafrique pour la faire entrer de plein pied dans le XXIe siècle. Et certains d’arguer qu’il s’agit là d’une vision occidentale de la réalité ; ou que la mission est impossible, d’avance vouée à l’échec parce que trop ambitieuse. Les plus acerbes de ces "Afro pessimistes" évoquent, justement, le procès historique de l’Occident afin de décrédibiliser le projet "farfelu" d’Ange-Félix Patassé. C’est avec l’aplomb qu’on lui connait que l’homme, imbibé de cette placidité qui énerve, répond à ses contempteurs. Il balaie du revers de sa verve rhétorique pour poser qu’ « aucun peuple n’a besoin de remonter l’histoire des autres pour parvenir à leurs niveaux ! ». Doctement il explique qu’on peut faire tout cela en même temps ; que l’époque le permet. « On doit sauter dans le train, en marche, de la modernité sans tenir compte des arrêts précédents… ». Il est ainsi AFP. Lui qui a traversé l’histoire de la Centrafrique a eu, à chaque fois, à se renouveler. Et de fustiger ce conservatisme qui incline à l’immobilisme, cette "culture du statu quo" ! « Ce n’est pas l’Afrique que je connais, ce n’est pas la Centrafrique que je veux faire connaitre ! ». Tout est dit. Tout ce qu’il dit il veut le faire. Tout ce qu’il veut faire il est décidé à le dire. C’est l’AFP nouveau, pétri dans la transparence. « Ceux pour qui on veut travailler, ceux avec qui on doit travailler, doivent savoir ce que vous voulez faire pour eux. Ce que vous allez faire AVEC eux ! ». Plus qu’une profession de foi, il est ici question d’une méthode participative, verticale. Le modèle horizontal de la gestion humaine a montré ses limites puisqu’il a échoué partout en Afrique. Le temps présent est celui de la "codétermination des destins". Désormais et plus que jamais, "vivre ensemble", c’est faire ensemble !
Celui qui sait et peut faire cela est l’homme de la situation en Centrafrique.
Et cet homme-là c’est Ange-Félix Patassé.
Un retour en grand !
EMERY UHINDU-GINGALA GINGANJ