dimanche, novembre 13, 2011

LE QUEBEC ET LA SOUVERAINETE: UNE PISTE A OBSTACLES

By FoQus Media on Saturday, November 12, 2011 at 7:27am.
De dire que le camp des souverainistes du Québec est en débandade relève de l’euphémisme. Le parti québécois, son fer de lance, semble extenué par un effort soutenu pour garder le cap. Ce qui n’a pas empêché le navire de prendre eau de toutes parts. Pis, pendant la longue traversée du bateau-capitaine vers l’indépendance, une mutinerie s’est déclarée à bord. Il s’en est suivi un sabordage en règle : défections et tentatives de coups de forces émaillent désormais le quotidien du parti québécois. En une cabale préméditée montée contre le capitaine. Commencé timidement, c’est désormais ouvertement que le leadership de son chef, Pauline Marois, qui est ainsi récusé. Or donc c’est triomphalement que cette dernière avait été portée, par plébiscite, à la tête du parti en 2007. Elle remporta par la suite, haut la main, un vote de confiance avec 93% !
Un lointain souvenir…
EMERY UHINDU-GINGALA GINGANJ

Galvanisée par son "honorable échec" au dernier référendum de 1995- 49% des Québécois votèrent alors pour la séparation d’avec le reste du Canada- l’option souverainiste bénéficia du même coup d’un regain de popularité qui fit croire à ses adeptes que "les conditions gagnantes" étaient enfin réunies pour l’indépendance de la province. C’est le vent en poupe que le parti québécois surfait sur une vague de demi-victoire. À l’époque il était de bon ton de se déclarer souverainiste au Québec. Ou plutôt, nul n’osait plus affirmer être fédéraliste tant le climat en était presque à la primauté de la pensée unique. Aujourd’hui, dix ans plus tard, les choses ont radicalement changé. La façade de la bâtisse souverainiste s’est considérablement fissurée.

La belle embellie d’antan n’est plus qu’un lointain souvenir. L’appréhension des lendemains peu enchanteurs, suite à la précarité des emplois, est passée par là. Même si le Québec, et le Canada en général, s’en tirent plutôt bien économiquement en ces temps de crise mondiale, il demeure que l’heure est à l’inquiétude. Pour les jeunes du moins. Or donc pour la nouvelle génération des Québécois, ainsi que pour tous les jeunes du monde, la seule chose qui compte est l’assurance des emplois décents et garantis à long terme. Racialement colorée et ouverte au reste du Canada, cette jeunesse aspire au même bien-être que celui dont a bénéficié la génération d’avant. Et c’est tant mieux si c’est un Québec indépendant qui l’offre. Ou un Canada uni. Leurs préoccupations sont plus prosaïques et aux antipodes de leurs parents. Ils veulent bien vivre là où il fait bon vivre. C’est dire que l’option souverainiste leur est peu séduisante et ne confine, pour beaucoup, qu’à une lubie des "baby-boomers" repus et en mal d’émotions fortes. Aux dernières élections fédérales les Québécois l’ont très clairement signifié au bloc québécois, lui préférant le Nouveau parti démocratique(NPD). En signant l’arrêt de mort de ce parti censé protéger leurs intérêts à Ottawa, les "Québécois d’aujourd’hui" ont voulu marquer leur dénégation pour une option qui ne les interpelle pas. Faute d’apporter des réponses concrètes à des préoccupations qui n’en sont pas moins. Car l’idéal n’a jamais nourrit que l’esprit. Pas le corps.

Onde de choc
les soubresauts de ce déni, amorcé depuis le fédéral, s’est fait sentir jusqu’au Québec. Et ce même si la province ne vit pas en mode élection. Néanmoins, le désintérêt ambiant pour la souveraineté s’est traduit dans les sondages. Le parti québécois y côtoie, mais au bas des colonnes, les plus petits partis. Alors même que traditionnellement il a toujours constitué, avec le parti libéral du Québec, l’un des deux "blocs monolithiques" dans le visage politique de la province ! Cette vertigineuse descente aux enfers que rien ne semble arrêter a jeté la panique dans la place. Certains des caciques du parti ont tôt fait de désigner le coupable de cette débâcle : le chef, Pauline Marois. À son discrédit : un leadership trop dirigiste pour les uns, tandis que les plus radicaux la jugent incompétente. Tout simplement.

Or donc madame Marois s’accroche à la direction du parti, bien résolue à ne pas démissionner comme d’aucuns veulent la forcer à le faire. Elle s’appuie sur le soutien de plusieurs autres membres influents du caucus. Mais sera-ce suffisant ? D’autant qu’en coulisses de grosses pointures, à l’instar de l’ancien premier ministre Bernard Landry, souhaitent la voir quitter le navire pour éviter un naufrage annoncé.

Dans son infortune Pauline Marois s’accroche à tout ce qu’elle peut. Et d’appeler à la rescousse celui-là même qui lorgne sur son fauteuil depuis toujours : Gilles Duceppe, l’ancien chef du bloc québécois. Battu dans son propre comté lors des dernières élections fédérales- l’homme a depuis démissionné de son poste- Duceppe n’a pour autant pas fait un trait sur la politique.

Or donc beaucoup au parti québécois croient qu’il est le seul à pouvoir tenir tête au premier ministre libéral Jean Charest advenant un scrutin provincial que tous redoutent. Surtout si Pauline Marois est toujours aux commandes du parti.

Depuis, mais pour marquer une offensive désespérée, en public les souverainistes essaient d’afficher une unité de façade. Entretemps Gilles Duceppe fait mine de soutenir Pauline Marois. Alors qu’en coulisse il consulte et évalue ses chances de réussite. Car l’homme n’en est pas à sa première tentative de briguer le poste. Mais il veut éviter, et on peut le comprendre, de multiplier les rendez-vous manqués. Tel un fauve tapi dans l’ombre il attend patiemment son heure.
Il attend que le fruit pourrisse et tombe de lui-même de l’arbre. Avant d’accéder en douceur au leadership du parti sans être accusé de traitrise envers Pauline Marois.
Gilles Duceppe attend qu’on vienne le chercher pour le plébisciter comme chef du parti québécois. Dans un procès quasi messianique.
Ainsi que jadis ce fut le cas pour une certaine Pauline Marois !
EMERY UHINDU-GINGALA GINGANJ

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