vendredi, mars 06, 2009

ECCE HOMO!

Les espoirs fondés sur Barak Obama sont de l’ordre des sept travaux d’Hercule.
Aucun humain, aussi doué fut-il pour ce qu’on attend de lui, ne saurait les satisfaire. Le plus curieux en est que le 44e président des États-Unis, élu par les Américains, pour les Américains, porte les aspirations de toutes les populations de la terre. Parce que Barak Obama a été élu, même si seulement symboliquement- et surtout sentimentalement- par tous les peuples de la terre; et leurs dirigeants…
EMERY G. UHINDU-GINGALA



Barak Obama n’est pas un faiseur de miracles. Quoiqu’en pensent les plus exaltés de ses admirateurs. Le président américain, il faut le lui reconnaitre, n’a jamais revendiqué cette faculté. Il a, durant sa brillante campagne électorale, simplement posé que la chose était possible : Yes we can!
Populaire donc, mais non populiste…
Or donc c’est à bras le corps qu’on le voit embrasser les problèmes de son pays; avisé- autant qu’on peut l’être dans le contexte de crise mondiale actuelle- et convaincu de son fait, sûr de son diagnostic, et donc des réponses à y apporter. L’homme est depuis devenu malgré lui providentiel. Ecce homo!c’est l’homme! le reconnait-t-on de la Chine à l’Espagne, de Madagascar à l’Argentine, en passant par l’Égypte et l’Azerbaïdjan. Partout dans le monde chacun et tous attendent une amélioration de leurs conditions de vie avec l’arrivée de Barak Obama à la Maison blanche.
Jamais l’entendement populaire qui veut que le président des États-Unis soit celui du monde entier n’aura autant trouvé son sens. Et si avant le fait, réel au demeurant, ne constituait que le constat d’une hégémonie décriée et abhorrée, il s’agit aujourd’hui d’une élection mondiale. Et sans précédent!
« Nous sommes tous aujourd’hui des Américains! », confessait, dans un rare élan, un ministre de l’hexagone à l’issue de la prestation de serment du nouveau président américain.
C’est tout dire…
Une ère nouvelle semble donc s’ouvrir sous les yeux médusés de tous les citoyens de la terre. Et pour tous, dirait-on. Nul n’eut crut- déjà- qu’un Noir puisse jamais devenir l’homme le plus puissant du monde; et que l’arrogante Amérique qui, avec Georges W. Bush, avait su se braquer contre elle le monde entier, pouvait un jour faire dans l’humilité. Or donc c’est bien dans cela qu’excelle Barak Obama : la capacité- que d’aucuns traitent d’ingénuité- d’humaniser la puissante Amérique, de la faire descendre de son fier piédestal, d’avouer ses errements et ses faiblesses, de la mettre á nu.
Une vraie révolution dans l’antre du conservatisme.
Loin de n’exposer que son pays, l’homme se livre lui-même : Avant même d’avoir accompli un mois de présidence, Barak Obama fait un mea culpa public pour une bourde somme toute mineure, le choix d’un secrétaire au commerce ayant eu des indélicatesses avec le fisc…
Du jamais vu.
Cependant qu’aucun de ses prédécesseurs (Kennedy et la "Baie des cochons"; et plus récemment Georges W. Bush et les armes irakiennes de destruction massive) n’a jamais senti le besoin de reconnaitre ses erreurs; pour flagrantes qu’elles eussent été. Lors même ses erreurs furent de nature à menacer la paix dans le monde. Or donc si Richard Nixon et Bill Clinton avouèrent finalement leurs fautes, c’est parce qu’acculés, le dos au mur.
Tout réside donc dans l’homme. Dans l’image qu’il projette; et donc moins dans ses capacités, réelles ou supposées, de changer les choses.
Le nouveau président américain médiatise l’image de l’apaisement. Il inspire confiance, tant aux marchés, ces entités qui semblent dotées d’une vie propre, qu’à la communauté internationale. Jusqu’à l’Iran des mollahs, l’ennemi!, qui accepte la main tendue d’un président des États-Unis – le "Grand Satan"!
Barak Obama commettra des erreurs certes; et c’est du reste déjà commencé. Mais beaucoup lui sera pardonné. Parce que tous sont bien disposés à son endroit; car il est bien disposé à l’égard de tous. Dans son discours d’investiture le 20 janvier dernier- date historique s’il en fut- le nouveau locataire de la Maison blanche faisait table rase des relations de l’Amérique avec ses ennemis d’hier. A l’évidente exception d’Al-Qaïda et des Talibans qu’il promet de traquer sans merci en accroissant les effectifs sur l’Afghanistan, le seul vrai terrain des hostilités, là où sévit réellement la guerre au terrorisme.
A tous les autres Barak Obama offre une paix franche et amicale au nom du peuple américain. Une nouvelle pax americana donc. En des termes moins fleuris, l’homme présente la carotte "aux hommes de bonne volonté"; quitte à user du bâton de commandant en chef des armées contre tous les troublions. Car- et il semble bien que tous se le soient tenus pour dit- bienveillance n’est point synonyme de faiblesse, ainsi que d’aucuns s’accordaient à l’affirmer pendant la campagne d’investiture du parti démocrate.
Rare fait dans l’histoire de l’humanité : un homme aura, par sa seule aura- ne doit-on pas y voir un fait divin comme beaucoup n’hésitent plus à le penser- dépassé en grandeur son pays; et tous les autres!
Barak Obama est appelé à réussir là où d’autres ont échoué avant lui. Et il n’est guère impensable que la crise économique mondiale, laquelle a pris racine dans son pays, soit jugulée durant son premier mandat présidentiel. Car tout autorise déjà qu’il en fera un second.
Il pourra tout cela parce que c’est l’homme de demain. L’homme à la bonne place, au bon moment.
Ecce homo, c’est l’homme!, clame-t-on partout sur terre.
Sinon au ciel!
EMERY G. UHINDU-GINGALA