REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO
CINQUANTE ANS DEJA…OU SEULEMENT ?
On s’accorde à dire que cinquante ans pour un pays c’est bien peu de choses. Le risque en est que des dirigeants politiques africains s’abritent derrière ce postulat, dont ils sont par ailleurs des fervents adeptes, pour se dédouaner de ce que leurs pays ressemblent toujours à ce "bien peu de choses" cinquante ans après l’indépendance. Qu’en est-il de la République démocratique du Congo ? Kinshasa : état des lieux. EMERY G. UHINDU-GINGALA
D’emblée il est éminemment suspect qu’un pays éprouve le besoin de souligner son caractère démocratique dans son appellation. Cependant que le fait peut aisément être observable…lorsqu’il existe réellement. Il n’y a que la République démocratique de Corée (du Nord !) et la République démocratique du Congo (RDC) a ainsi s’affirmer. De s’approprier, presqu’exclusivement, la vertu démocratique renvoie au fait que les autres pays du monde n’en sont guère pourvue. Autrement pourquoi ne s’en réclament ils pas ? Hormis l’âge du pays, c’est l’âge mental des dirigeants qui se sont succédés à la tête de la RD Congo qui ne lasse d’inquiéter ; et explique le fait que ce pays semble constituer un vaste terrain des jeux pour des politiciens dont la juvénilisation s’étire ad vitae aeternam. Ils se complaisent dans une joute dont l’enjeu est bien entendu le pouvoir, mais dans ce qu’il apporte de gloriole et de fortune instantanée. Or donc à ce jeu exacerbé par les ambitions des courtisans la palme est toujours revenue à ceux qui se trouvaient au bon endroit, au bon moment. Lors même rien ne les destinait à l’exercice du pouvoir suprême d’un pays. Il en est ainsi de Mobutu Sese Seko, de Laurent-Désiré Kabila et de son fils Joseph Kabila. Contrairement au premier président du Congo Joseph Kasavubu et de son premier ministre Patrice-Emery Lumumba, aucun de ces trois quidams n’a "mérité" d’être là où il s’est trouvé. Une conjonction d’événements purement fortuits les ont fait roi. Pour eux le pouvoir fut un jour à prendre et ils n’eurent, chacun à son tour, qu’à se baisser pour le ramasser…
Lieux de tous les dangers
Actuellement le climat politique au Congo est des plus délétères et donne en permanence à penser qu’il y a toujours quelque chose qui se prépare…Il y règne une sourde contestation du pouvoir en place, une confrontation latente qui, si elle ne dit pas son nom, n’en fait pas moins de victimes : la scène politique congolaise est jonchée depuis quelques années de cadavres des journalistes, opposants, et autres défenseurs des droits de l’homme etc. Et à chaque fois, tel un rituel bien rodé, des proches du pouvoir sont interpellés et finissent par avouer leur forfait. Seconds couteaux ou seuls responsables de leurs actes, difficile d’y voir clair dans ce flou artistique. Or donc en suivant du regard on tombe immanquablement sur la personne du chef de l’État, que personne cependant n’incrimine directement. Par crainte des représailles ou tout simplement par calcul : vivant dans une permanente incertitude du lendemain, les Congolais ont appris à ne pas mordre la main qui les nourrit ne serait-ce que de miettes. Et puis qui sait, dans un monde où le principe de la roue peut installer dans la fortune le moindre cireur de chaussures, il vaut mieux ménager celui qui la tourne, le chef. Pour autant les vraies accusations à l’encontre du président Congolais fusent d’ailleurs, de la diaspora. Des "opposants" repus et replets lancent constamment, à distance respectueuse du terrain des hostilités, des appels au soulèvement contre le régime de Kinshasa. Assurés de leur propre sécurité et celle des leurs ils pestent contre l’immobilisme de « ce peuple qui subit sans broncher un dictateur venu d’ailleurs » ! Car c’est bien là le problème de la majorité des Congolais de l’extérieur comme de l’intérieur : l’origine du dictateur ! Comme si déjà la dictature en soit était une fatalité ; et que la préférence, entre deux despotes, devait naturellement aller vers le natif du pays ! Etrange conception de la nationalité- à ce propos d’aucuns évoquent même le "patriotisme"- qui figure que la mort est douce par la main du frère… En matière de romantisme il y a forcément mieux !
Leadership et gouvernance
Deux hommes, Joseph Kabila et Jean-Pierre Bemba, incarnent cette tragédie mélodramatique, ce sanglant épisode sentimentalo-citoyen aux relents de xénophobie. Une histoire qui aura tout de même fait couler autant d’encre que de sang ! Et même si Kabila, président de facto et de jure de la RDC, assure le leadership politique du pays, Bemba lui dispute âprement la faveur dans les cœurs des Congolais. Des "résistants" au pouvoir actuel s’appliquent consciencieusement à défaire autant qu’ils peuvent ce que le gouvernement de Kinshasa tente de peine et de misère de bâtir. Le but, au demeurant avoué, étant de faire échec à tout ce qui pourrait contribuer au rayonnement du régime honni. Or donc dans la diaspora, au sein de laquelle on retrouve les plus irréductibles des contempteurs au président congolais, évoquer une quelconque avancée du pays sous Kabila confine à la "trahison". Rien de moins ! L’intolérance et la primauté de la pensée unique ont occulté tout esprit critique. Il faut cependant dire, à charge, que le jeune président du Congo ne fait pas grand-chose pour s’attirer les sympathies de ses administrés. Ses interactions avec le peuple sont aussi rares que ses entrevues dans les médias. Un style de leadership qui déroute et dérange parfois. Pour des Congolais habitués aux envolées dont Mobutu, l’ancien dictateur de l’ex-Zaïre, les gratifiait jadis dans des stades bondés, le mutisme de Kabila est ressenti au mieux comme un manque de courage ; au pire comme de l’indifférence… Il pêche gravement à ne savoir dire au peuple, "les yeux dans les yeux" ce qu’il pense. Mais il y a pire : le président Congolais n’a jamais vraiment su, de façon probante, lever toute suspicion sur ses origines supposées étrangères. Alors même qu’a contrario ses accointances passées avec l’armée rwandaise sont des faits avérés. Nul n’ignore- et Joseph Kabila ne peut le contester- qu’il a déjà servi sous les ordres du général James Kabarere dans les rangs du Front patriotique rwandais (FPR) quand celui-ci agissait encore dans le maquis. Un épisode qu’il tait alors qu’il lui aurait tout simplement suffi d’expliquer. Mais, hélas, ce n’est pas tout. Le président de la RD-Congo ne dit pas ce qu’il fait. Du coup il donne l’impression de qui ne sait trop quoi faire, et qu’il improvise au gré du vent. Il ne reste donc plus qu’à se rabattre sur son programme politique. Mais celui-ci, si élaboré fut-il, ne constitue qu’un tout qui gagnerait en efficacité à être précisé régulièrement. Tous les leaders politiques, d’Obama à Sarkozy, tiennent des points de presse hebdomadaires, parfois même, en tant de crise, quotidiens. Or le Congo de Kabila vit presque dans une crise permanente, la guerre qui n’est jamais qu’à finir, crise de crédibilité des institutions abimées dans la corruption, crise alimentaire depuis peu, crise de légitimité d’une gouvernance que d’aucuns n’hésitent plus à qualifier d’incompétente. Bref crise d’une vision claire pour un pays qui vit dans une totale confusion du sens. Joseph Kabila ne parvient tout simplement pas à imprimer sa marque sur les destinés de son pays. Étrange style de gouvernance qui se distingue par l’absence de leadership. Ainsi que dans tout ce qu’il fait, et comme il est, le président Congolais gouverne en se dissimulant. L’homme se situe aux antipodes de ce que furent ses récents prédécesseurs, Mobutu, et même son propre père Laurent-Désiré Kabila. Joseph Kabila se cache tout simplement ! Ce qui fait dire qu’il a peut-être réellement des choses à cacher…
Le moindre mal
Le Congo est trop étroit pour abriter les deux immenses égos qui investissent Joseph Kabila et Jean-Pierre Bemba. La RDC ne vivrait sans doute pas le statu quo politique actuel si Bemba n’était incarcéré dans les geôles du Tribunal Pénal International (TPI). Une situation salutaire pour Kabila qui peut ainsi continuer à vaquer, mais toujours incognito, à ses occupations sans se troubler des gesticulations d’une opposition atone. Et contrairement aux trop nombreux adeptes de la théorie du complot qui affleurent au Congo, le président Kabila est étranger aux déboires que connait son rival politique. Les graves accusations (crimes de guerre et crimes contre l’humanité, viols, vols…) auxquelles fait face le sénateur Bemba devant le TPI sont des faits avérés. Sa milice a bel et bien perpétré des exactions sur les populations civiles centrafricaines. Lui-même d’ailleurs ne les nie pas. Sa mise en cause devant la Cour de la Haye (Pays-Bas) réfère à sa propre responsabilité sur les actes commis par les troupes qu’il dirigeait. Cette situation n’est cependant pas faite pour attrister Kabila, qui, on se l’image, ne peut que se réjouir de sa bonne fortune : le voilà débarrassé- probablement pour très longtemps, sinon que pour toujours- d’un dangereux adversaire. Pour autant Jean-Pierre Bemba, au début de la campagne présidentielle de 2006, ne pesait pas aussi lourd face à Kabila. A ce moment là aucune autre personnalité politique d’envergure ne semblait pouvoir contrebalancer efficacement la marche de Joseph Kabila vers la magistrature suprême. Après avoir succédé à son défunt père cinq ans auparavant le jeune homme s’acheminait vers une victoire électorale facile avant que le vent ne tournât vers la toute fin de la campagne. C’est que, entretemps, les incessantes insinuations de la tristement célèbre barbouze de Mobutu, Honoré Ngbanda, auront eu raison des esprits les plus raisonnés. L’homme, pourtant connu pour avoir en son temps ourdi quelque hécatombe pour défendre "la vertu offensée" de son maréchal de patron, bénéficiera contre toute attente d’une suffisante crédibilité pour jeter le trouble dans une large frange de la population. Preuve que le Congolais a la mémoire courte. Faute de convaincre il réussit du moins à semer le doute. Il usa pour cela, avec habilité il faut en convenir, de quelque technique de la communication, en l’occurrence "l’intox", pour construire une fausse réalité à partir des faits avérés. Il affabula, allant jusqu’à affubler Joseph Kabila d’un autre nom que celui qu’on lui connait- comme s’il l’avait lui-même mené sur les fonds baptismaux- afin de l’isoler de la filiation paternelle. Evoquant le passage de ce dernier dans les maquis des FPR, il fut dorénavant aisé à ce facétieux fakir de l’accabler du faix de tous les péchés du Rwandais Kagamé contre la RDC. Or donc le principe, fort simple au demeurant, consiste à en dire le plus de mal possible, il en resterait toujours quelque chose… Depuis- mission accomplie ?- Honoré Ngbanda se tient bizarrement coi dans ses luxueuses dépendances bruxelloises somme toute acquises au prix du sang de ceux qu’il prétend aujourd’hui vouloir sauver. Pareille rédemption ne pouvant tenir que du miracle, l’homme s’obligera, chemin faisant, à "naitre de nouveau" dans la chrétienté, pour brouiller les pistes ; tout en enrégimentant le plus d’adeptes possible à sa nouvelle liturgie de la "congolité". En matière de faux prophète la RDC pourra difficilement faire mieux… C’est pour dire que le tardif "effet Bemba" observé à la toute fin de la campagne présidentielle de 2006 ne fut en rien tributaire de la personnalité de ce dernier. S’il était parvenu à se faire élire Jean-Pierre Bemba aurait dû son pouvoir à ce diseur de bonne aventure qu’est Honoré Ngbanda ! Car en fait qu’est Jean-Pierre Bemba sinon qu’une pâle décalque de Mobutu, construite par et pour ce dernier. Il a tant voulu se confondre au modèle qu’il a fini par faire ombrage au fils du défunt dictateur, Nzanga, son beau-frère de surcroit et ministre de Kabila ! L’animosité entre les deux prétendants à l’héritage politique du maréchal est de notoriété publique et a défrayé la chronique en son temps. Qu’à cela ne tienne, le gourou Ngbanda a péché par omission- mais ce n’est là que le moindre de ses vices- en ne révélant pas aussi le passé de Bemba, le président du Mouvement de libération du Congo (MLC). Or donc on sait que celui-ci a dirigé la compagnie aérienne paternelle (SCIBE-ZAIRE) avec la même brutalité que sa milice des dévoyés. Celle-là même qui lui vaut aujourd’hui les pires ennuis de sa vie. Seigneur de guerre prédestiné ? En privé on le dit cassant, autoritaire, méprisant envers le commun, ne tolérant des ses collaborateurs aucune opposition à ses desideratas, imbu de lui-même et vomissant tout sentimentalisme…en somme plus royaliste que le roi ! Entre deux maux, dit-on, il faut choisir le moindre. Jean-Pierre Bemba président aurait-il réellement été le moindre mal pour le Congo ? Au seul motif que ses origines "à lui" ne souffriraient d’aucun doute ? Les affres renouvelées d’un Mobutu-bis, et revisitées par Bemba auraient-elles été préférables aux atermoiements d’un Kabila qui improvise à tour de bras ? Ce dernier, loin s’en faut, n’est pas un saint. Mais avec qui fallait-il signer un pacte : le diable ou un apprenti-sorcier ?
Cinquante de sur place
« Qui n’avance pas recule », pose le dicton. Dans le cas de la RDC le recul est à ce point important qu’il s’est effectué bien au-delà du point de départ. La misère dans laquelle croupissent les Congolais est si grave que le taux de mortalité devrait, normalement, surpasser celui de la natalité. C’est tout simplement un miracle que la population ne soit déjà pas, à ce jour, décimée au moins de moitié. La proverbiale ingéniosité des Congolais- cette capacité à se retourner dans n’importe quelle situation- leur joue aujourd’hui un mauvais tour. Au lieu que de résister ils s’adaptent. Là où n’importe quel peuple conscient des richesses dont regorge son territoire devrait s’insurger de ce que ce soient toujours les mêmes qui en profitent, le Congolais trouve encore à tirer son plan. Alors même qu’en termes de richesses naturelles, la RDC est considérée comme le pays le plus riche au monde ! Mais c’est là une donnée, bien que factuelle, devenue anecdotique pour les nouvelles générations nourries de slogans, ces antiennes militantes censées remplir l’esprit plus que le ventre. Et si la richesse est néanmoins promise, la pauvreté elle est toujours justifiée : La guerre ! Or donc ceci n’est vrai que pour la dernière décennie. Qu’en est-il des trente années précédentes durant lesquelles, justement, Mobutu ne se lassa de brandir « la paix retrouvée » en guise de bilan et de projet politiques ? Nul, dans cette pourtant longue période de paix, ne vit poindre la moindre richesse à l’horizon. Sur le plan du développement le pays demeura scotché à la case-départ ; tandis que la population voyait chaque jour son niveau de vie dégringoler. Mais pas tous cependant : la famille et les proches du "Léopard du Zaïre" (ils se comptaient quand même en centaine de milliers d’individus) s’enrichissaient sans vergogne, émargeant au budget de l’État ainsi que d’une vulgaire cagnotte personnelle ! Mais les Congolais peinent à tirer les leçons d’une histoire pourtant riche en rebondissements : c’est qu’à la richesse, et à la paix, doivent nécessairement s’agréger la compétence et une suffisante dose- bien plus grande que les trois précédentes conditions- de civisme : respect du bien public, bien commun, et l’exaltation de cette idée… C’est là un idéal avec lequel l’élite congolaise, du régime de Mobutu à ce jour, a pris de considérables et inconsidérées libertés dans les faits. Pour ne s’en tenir qu’à la rhétorique. Mais à la vertu nul ne peut, du moins ouvertement, s’opposer. Même quand celle-ci n’est évoquée que pour sauver les apparences, pour la galerie. Tous ces faits, et bien plus encore, ont contribué à ravalé la République démocratique du Congo, la mal nommée, au rang d’une république des bananes ! Or donc ce n’est point là un destin qui confine à la fatalité, moins encore un irrévocable arrêt divin. Ce n’est qu’un statu quo susceptible d’évoluer vers autre chose, le mieux, à condition- mais c’est peut-être trop demander- d’un réel éveil de la conscience patriotique. La moralité des politiques, des politiciens faut-il dire, participe de ce volontarisme : changer les choses, changer le sort de ses concitoyens. Le patriotisme c’est surtout cela, plutôt que d’ergoter sur les origines de l’humanité !
Quels lendemains pour les Congolais
Tous au Congo s’accordent pour dire qu’à ce géant maladif il faudrait un remède de choc : tel un coup de force par exemple, avancent les plus radicaux, quitte à sortir le pays pour un moment des schèmes de la démocratie afin de "faire le ménage" ! Mais c’est oublier que la RDC a déjà gouté de cette médication- Mobutu et Kabila-père sont parvenus au pouvoir à la faveur d’un coup de force- sans guérir de ses maux. Quand ceux-ci ne seraient d’ailleurs pas tributaires de cela. L’un et l’autre ne justifièrent d’ailleurs leurs successives interventions "libératrices" que pour combattre le statu quo, l’incurie de leurs prédécesseurs. Autrement dit au souci de… faire le ménage. Pis, il n’est pas rare que des nostalgiques évoquent et voient- surtout dans cette diaspora de toutes les idées saugrenues- dans l’homme providentiel, l’homme fort. Les deux derniers présidents du pays (toujours Mobutu et Kabila-père) furent manifestement ces hommes forts dont aucun pays, au vrai, n’a réellement besoin. Ils n’auront par ailleurs marqué l’histoire du Congo que par un malsain culte de la personnalité. On en sera au moins gré à Joseph Kabila (le fils) d’en avoir fait l’économie aux Congolais. Quitte à avoir choisi l’autre extrême, la dissimulation : lui qui semble toujours gêné d’être là où il se trouve, comme s’il n’en revenait toujours pas et que quelqu’un, quelque part, lui aurait tout simplement joué un mauvais tour.
La RDC, et c’est un euphémisme, ne va pas bien. Or donc les grands malades se sentent si mal qu’ils ont l’impression de souffrir partout et de tout. Le pays de Patrice-Emery Lumumba ne souffre, lui, que d’une crise aigue de moralité. Et que personne depuis quarante-cinq ans- de la prise du pouvoir par Mobutu à aujourd’hui- ne parvient à résorber.
Comment alors assainir une culture politique et sociale gangrénées par la poursuite du bien personnel et ses corolaires : la corruption, la malversation, la confusion entre bien public et privé, l’irresponsabilité (la non imputation), l’incompétence, la débrouillardise élevée au rang de modus vivendi etc. Tous les pays du monde ne luttent contre ces fléaux que par l’instauration des institutions démocratiques et fiables. Au premier rang desquelles une justice indépendante des pouvoirs politique et de l’argent. La Justice- puisqu’elle dit le droit, sanctionne sa dérogation et récuse l’impunité, mal entre tous les maux- représente la cheville ouvrière de tout pays qui appelle ses citoyens à une participation civique. Hors cela point de salut ! De tout cela Joseph Kabila n’a l’air de savoir que confusément, intuitivement. Faute de le concevoir clairement. Or donc peu parmi ses courtisans avertis n’inclineront à l’instruire ; eux qui se nourrissent de cette opportune confusion. C’était déjà le cas de son père et de Mobutu avant lui. Ainsi tel un bateau ivre la RDC vogue au gré des turpitudes que lui occasionnent les convoitises : de ses fils d’abord hélas, des ses voisins ensuite, et de tous ceux qui ont vocation de se servir sans en acquitter au préalable le prix… Cette RDC malade d’être trop riche. Son jeune président, trop tôt jeté dans l’arène politique, est impréparé pour la tâche qu’il occupe et qui semble si peu le préoccuper. Joseph Kabila est manifestement livré à lui-même au milieu des prédateurs dotés de portefeuilles qu’ils s’obligent consciencieusement à vider. Ceux-là même qui savent bien parler en son nom, ces ébénistes de la langue de bois. Et quand il invite au cinquantenaire de son pays le Rwandais Paul Kagamé, tout de même un des grands fossoyeurs de la RDC-sinon que le pire- le président entend sacrifier à la Realpolitik. Ce faisant il s’attire les foudres de ses concitoyens en donnant l’impression de signer un pacte avec le diable. Le même dont on l’accusa jadis d’être apparenté ! C’est le type d’erreurs que l’on commet lorsqu’on n’a pas encore cinquante ans !
EMERY G. UHINDU-GINGALA
2 Comments:
Bel article cher aîné. Sans sacrifié à un certain équilibrisme, vous essayez de toucher à tous les aspects et à tous les protagonistes de l'histoire politique actuelle du Congo. Je suis d'avis que vous ne ferais pas l'affaire de ceux habitués à n'entendre qu'un seul son de cloche. Je n'ai rien à redire sauf ce souhait de voir ce ascendant écrivain du journaliste que vous êtes reprendre aussi ses droits avec la publication d'un livre sur ce Congo qui nous tient tant à cœur.
Quant à l'appellation de "République démocratique du Congo", il faut savoir que ce n'est pas un fait des Kabila père et fils. En effet, après son indépendance, le Congo-Belge est devenu République du Congo ou Congo-Léopoldville pour le distingué de sa voisine, Congo-Brazzaville. Un drapeau à fond bleu avec une grande étoile au centre et six étoiles à son côté gauche représentant les 6 provinces de l'époque lui sera adjoint. Au conclave de réconciliation de Lovanium ou de Kananga(je n'ai plus de précision), après la sécession katangaise de 1963 et la multiplication des "provincettes", ce drapeau à 6 étoiles ne convenait plus et le conclave accoucha non seulement d'un nouveau drapeau, le drapeau actuel mais aussi d'une nouvelle appellation de République démocratique du Congo. Cette appellation sera ressuscitée par la CNS et maintenue par Kabila père qui prendra le pouvoir par la suite. Mais ce dernier commettra un anachronisme historique en associant à cette appellation le drapeau à 6 étoiles qui était celui de la République du Congo ou Congo-Léo de 1960-1963. Ce qui fut d'ailleurs décrié à l'époque!
Merci!
Anaclet
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