mercredi, février 10, 2010

A Mapela,
Fille ainée, cette enfant trop aimée
Mais pour ce que Dieu me l’a donnée
En premier
Quand même je fus athée

JE VOYAGE LEGER

Silhouette muette, mes cloches tues
Sur le pas d’une terre inconnue
Je sinue tel un ver, nu
Oublieux de ce que j’ai trop connu
Les ors, les porcs et les forts
Parfois en un seul corps
Les occupants des carrosses
Et ceux des culs-de-basse-fosse
Tous se délectant
Au premier jour de l’an
Les uns de ce qu’ils s’empiffrent
Les autres pour ce qu’ils soufrent

Mon être rassasié d’horreur
Je veux d’abord vomir tous mes haut-le-cœur
Non je ne reviendrai pas dans ces décors
On m’y condamna à tort
Voici que je tourne enfin le dos à ces lieux abhorrés
Ici sottement je crus jadis que le bonheur était lové
Comme pour toutes ces femmes que je n’ai pas aimées
D’avoir voulu les uns et désiré les autres j’ai regretté

Mes pas ne sont plus comptés
De ma femme et mes enfants seulement lesté
Je vais avec ce que j’ai su amasser
Je ne cours plus, c’est le cœur léger
Que je forge des passages bien droits
Tel mon père avant moi, mais avec la foi
Et si Mapela la petite-fille d’Eloi
Découvre alors, Elle mon ainée, de nouveaux endroits
Avec l’aide de Dieu j’aurai fait mes choix
EMERY G. UHINDU-GINGALA

(Extrait d'Opuscule, textes et poèmes)