Que m’importe le jour?
Que m’importe le monde?
Je dirai qu’ils sont beaux
Quand tes yeux me l'auront dit
Alfred de Vigny, Les Destinées
Madame
Ceci ne vient pas du cœur
Que je m’en veuille de ne t’avoir que là
Or donc je n’ai de lieu digne que tu y siégeât
Madame tu portes mon projet
Vers l’idéal
Que souvent tu frôle
De tes yeux si beaux
Si grand ouverts sur nous
Orfèvre, voici mes infirmités
Tu as tant à réparer
Mon être disloqué
A ta promesse va claudiquant
Il n’y a pas d’autre façon
La voie, la seule
Tu es ma chair et mon sang
Que tu m’as laissée dire de toi
Et ce n’est que moi ma dame,
Qui ainsi t’aime
Je le jure ma femme
Et que Dieu daigne
Te prêter mon âme
Si j’économise mes armes
Au moment d’honorer tes charmes
Dieu sait ma flamme
Même quand je m’emporte et blâme
Ce que j’ai de mieux, ma femme
Tel un fleuve troublé
Ma vie s’écoule
Là encore sous tes yeux
Ainsi ta vue brouillée
Me voit, hélas, à ma bonne fortune
Or donc je fais eau de toute part
Naviguant à vue
Barrant à l’urgence
Seulement que pour tes bras
J’ai encore le temps
Madame, merci pour ma femme
Aussi pour mes pousses, mes poussins
Chaudement couvés
Dans ta main
Ah! Que ne suis-je mes enfants
Ton poussin
Pour ne jamais être transis
De froid, de peur, d’effroi
Mais comblé par la joyeuse stupeur
De ces enfants même
Qui ne vinrent pas de ton sein
Éloigne d’un tendre baiser encore
La peine de cette coupe bue jusqu’à la lie
Et qui trop souvent noie ma foi
Tes yeux madame
Si beaux, si grands
Savent même pleurer ma détresse
Lors aujourd’hui mes ans ingrats
Et aussi ceux d’avant toi
Fuient et fuguent
Je ne veux durer encore
Madame
Seulement pour que je t’aime encore
Tu vêts mon être
Ainsi qu’une douloureuse scarification
Sur une peau tendue
Pour qu’on y posa tendrement
Délicatement ces choses
Le sacré
Des choses plus précieuses
Que des baisés muets
Une chose, mon regard énamouré
Vois-tu, madame
Non tu ne saurais voir
Les tourments que mes nuits de veille
T’épargnent
Le pleur et la prière que tu n’entends pas
Volés par ton sommeil
Lors il me prête son secours complice
Tu ne devrais voir
Que je pleure et je prie
Pour ne jamais te perdre
Voici madame
Pourquoi je suis si peu aimé
D’entre des mains profanes seules
J’ai soustrait, je le confesse
Un onyx échappé des mains de Dieu
Ceux qui me désobligent
A cause de toi
Égrènent en mon envers
Un chapelet d’imprécations
Ils ont la morale pour eux
Et la Loi contre moi
Pour Hadassa, la reine Esther
Que j’ai faite mienne
Que mes yeux jamais ne ferment
Sinon qu’emplis du caramel
De ta peau que nul plis n’insulte
Et ma bouche, ma langue
Savent en dire toutes les saveurs
Du caramel aussi
Du miel recueilli
Sur les monts que seul
Un fol aplomb me permit de gravir
Quand je lisais sur ces précieuses reliques
Tes yeux
Ou bien crus-je sottement
Que tu raffolais que je fus si héroïque
A vrai dire, voici :
Merci madame
Dans la sombre émeraude de tes prunelles
Je peux dormir
Et m’éveiller et choisir
Souvent j’oscille entre ciel et terre
Entre la vie et la mort
Tu remmènes un peu de ciel
Ici sur ma terre
La vie avec toi
La mort…pour toi
Thank you madam
Je ne peux donner, madame
Que ce que j’ai
Mes lettres
Mon sceptre
Tout mon amour,
Ton mari
EMERY G. UHINDU-GINGALA
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