dimanche, octobre 30, 2011

PAUL QUI RIT

By FoQus Media on Sunday, October 30, 2011 at 5:15am.
L’assassinat crapuleux de Mouammar Kadhafi est fait pour troubler le long sommeil d’ordinaire tranquille de Paul Biya. L’événement a incidemment coïncidé avec la publication des résultats de l’élection présidentielle au Cameroun. La chose ne pouvait pas plus mal tomber pour le locataire du Palais d’Etoundi- il y réside si longtemps qu’il doit en être devenu le propriétaire. Car les deux dates coexisteront toujours pour rappeler qu’à la déchéance de l’un s’inaugurait une nouvelle échéance pour l’autre. Un voisinage historique dévastateur pour l’image. Peut-être un signe prémonitoire, qui sait ? Mais Paul Biya, ainsi que tous les dictateurs africains, ne sait pas lire les augures. Des charlatans, les marabouts, leur disent la "bonne aventure" en les assurant d’une pérennité presque toujours démentie par la conclusion funeste de leur destin. Désormais la controversée réélection, parmi tant d’autre, de l’inamovible président camerounais appellera le souvenir du guide libyen humilié jusque dans la mort. Un épisode de la vie de Paul Biya demeurera à jamais lié au destin de Mouammar Kadhafi. Avec la mort du colonel-bédouin le "Livre des morts des dictateurs" grossit. Les "exécuteurs occidentaux" nettoient la place au profit des peuples arabes et africains. Puisqu’ailleurs tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes…Or donc c’est cela qui gêne : l’impression que l’on ne s’en prend qu’aux plus faibles. Car hormis les peuples qui "bénéficient" de cette "libération", partout en Afrique cette reprise en mains de l’Occident sur le continent laisse un gout amer. Mais l’on peut comprendre que l’instinct de survie de ceux qui sont opprimés l’emporte sur l’éthique politico-juridique. D’autant que les dictateurs arabo-africains, comme ceux du Moyen-Orient et de l’Europe de l’Est, ne sont pas réputés pour fait dans la tendresse. Loin s’en faut. Mais d’ainsi trier dans le cheptel pour décider qui sera abattu ou préserver est d’une indécence qui confine à l’arrogance et à la condescendance. De là à ce que l’on crie au néocolonialisme et à l’impérialisme il n’y a qu’un pas. Que le mépris mainte fois affiché de l’Otan a fait franchir aux "autres africains".

Quant à leurs dirigeants, chacun doit rire sous cape sur la tragédie libyenne en se rassurant de ce qu’il n’est pas concerné. Car dans l’entendement de ces hommes avertis qui n’en font pourtant qu’un, ces choses-là n’arrivent qu’aux autres…
Mais si Paul Biya rit lui aussi d’avoir tiré une fois de plus son épingle du jeu, il doit rire jaune. Laurent Gbagbo était somme toute meilleur que lui. Et pourtant…
Mais il y a pire : Paul Kagame. Il y a peu le dictateur rwandais s’esclaffait aux éclats, tout à son bonheur d’avoir moqué toute la communauté internationale sur le génocide dont il tire insolemment profit depuis près de décennies.

Mais aujourd’hui le passé le rattrape à grands pas puisque les Occidentaux, sans doute excédés par l’arrogance du maitre de Kigali, ont décidé de lever l’écran de fumée qui empêchait de voir les crimes de cet Ubu-roi. Du coup on peut aussi entendre les accusations portées contre lui par certains de ses proches. Car le généralissime semble s’être vanté à l’avenant. Étonnant de la part d’un tel adepte du secret. Mais les mégalomanes inclinent généralement à la vanité.
Paul Kagame n’a donc pu résister au désir frénétique de s’ouvrir de ses méfaits auprès des siens. Actuellement beaucoup trop de sources concordantes accréditent la thèse le désignant comme l’assassin du président Juvénal Habyarimana. Et les plus récentes de ces accusations proviennent de Théogène Rudasingwa, nul autre que l’ancien ambassadeur du Rwanda à Washington ! L’homme, exilé aux États-Unis, déclare sans ambages que le dictateur lui-même se serait confié à lui. Pour lui avouer être l’auteur de l’attentat qui couta la vie à l’ancien président hutu du Rwanda. Or donc tout le monde sait que ce fut-là l’acte déclencheur du génocide dont Kagame a su habilement faire son fonds de commerce. Jusqu’ici.

Mais contrairement à Paul Biya, Paul Kagame lui sait lire les augures. Il voit bien que son crédit sur le plan international s’amenuise comme peau de chagrin. Depuis il fait profil bas. Au dernier sommet du Commonwealth en Australie- mais qu’est-ce qu’une ex-colonie belge y faisait ?- il s’est bien gardé d’afficher son triomphalisme habituel. Ainsi qu’il le fit en France un mois plutôt, prenant bain de foule au milieu des Tutsi en pâmoison.

À présent le dictateur adopte une posture d’une feinte humilité. Dans son pays il multiplie les commémorations sur le génocide. Histoire de rappeler au monde la tragédie dont son peuple et lui-même souffrent encore aujourd’hui. Une attitude victimaire qui tranche d’avec son panache de toujours. Mais Kagame a cruellement besoin d’attirer à lui la compassion. Afin d’échapper à la sentence de l’Histoire. Et à la justice des hommes !
Manifestement ce Paul-là est un homme avertit.
Et il en vaut pour deux. Pour Biya et lui-même.
Rira bien qui rira le dernier
EMERY UHINDU-GINGALA GINGANJ

CANADA: SABRE AU CLAIR !

By FoQus Media on Saturday, October 29, 2011 at 4:18am.
C’est ainsi que s’avancent désormais les conservateurs fédéraux. L’arme à la main, résolus à sabrer dans le gras de tout ce qui déborde l’idéologie conformiste de la "droite dure". Les troupes de Steven Harper ont le moyen de leur politique puisqu’elles ont finalement remporté la majorité au Parlement. De la manière la plus éclatante qui soit. Reléguant au rebus le parti libéral ; rayant presque au passage de la carte politique canadienne le Bloc québécois. Il faut noter que peu, au Québec même, ne pleurent sur l’éradication de cette formation censée pourtant défendre les seuls intérêts des Québécois à Ottawa…

Depuis, les conservateurs marchent en rang serré, si près les uns des autres qu’on croirait un seul homme. Au vrai tous les membres du caucus parlent d’une même voix. Et cet homme, cette voix, c’est leur chef : Steven Harper. Le premier ministre du Canada domine sur son parti comme peu le firent avant lui. Au point que même ses députés du Québec sont résignés à voter des lois manifestement contraires aux attentes de leurs commettants. Il en est ainsi du registre des armes à feu, du sort des jeunes contrevenants- le Québec, adepte de l’approche de la prévention/insertion, s’oppose à la judiciarisation renforcée prônée par le gouvernement fédéral. Mais pas seulement. Les sujets qui fâchent sont si nombreux qu’il y a lieu de se demander pourquoi les Québécois ont élu des députés qui ne leur servent à rien. Or donc il eut fallu, pour peser dans le caucus conservateur, en élire beaucoup plus. Ou rien. En signe de protestation.
Car ainsi faisant, la Belle province aurait envoyé un message de déni au parti conservateur.
De quoi faire peur à Steven Harper qui y aurait vu une manifestation de sécession avant l’acte. Or donc maintenant, fort des quelques députés qu’il a réussi à y faire élire, le chef conservateur se rassure de maintenir un lien avec le Québec. Aussi ténu fusse-t-il.

Bien plus, en sabordant le parti libéral du Québec- d’autant que le bloc québécois semble n’avoir vécu que pour mourir dans une malheureuse jeunesse- au profit du Nouveau parti démocratique(NPD), les Québécois prenaient un parti risqué reposant sur la personne du seul Jack Layton. Cela n’a pas suffi. Et l’homme n’est plus, laissant derrière lui une organisation déboussolée ainsi que le sont d’ordinaire des orphelins. Mais ici il s’agit des orphelins en bas âge puisque le caucus du NPD est constitué en majorité de jeunes. Autant en politique qu’en âge justement.

Tout compte fait au Québec, et après coup bien entendu, une édifiante mathématique a conclu à l’erreur dans l’équation. En gagnant le Québec le NPD a certes remporté l’opposition officielle sur les libéraux. Mais pour rien. Puisqu’il a permis, indirectement, le nouveau statu quo : la majorité conservatrice à la Chambre des communes.
Une voie royale s’ouvre désormais devant les troupes de Steven Harper. Et ce, pendant les quatre longues années à venir. Le temps pour l’opposition officielle, le NPD, de se faire les armes ; pendant que le parti libéral se refera une santé.
Mais les conservateurs n’auront pas attendu pour annoncer les couleurs. Déjà ils ressortent, mais sans les amender, les vieux projets de lois. Des mesures pourtant controversées et mortes au feuilleton quand ils formaient encore un gouvernement minoritaire. Et pour bien montrer les muscles ils imposent le bâillon à l’opposition. Alors même qu’ils n’en ont pas besoin puisqu’ils sont assurés, de toute façon, de les faire adopter. De plus le procès parlementaire, du moins dans l’esprit démocratique, commande que l’on sacrifiât à des débats dans l’hémicycle avant que de passer au vote. Une manière de respecter les députés des autres partis. Et surtout ceux qui les ont élus. Mais Steven Harper et ses affidés semblent n’avoir aucune considération pour les uns et les autres. De toutes les façons les conservateurs ne recherchent plus la popularité.
Ils n’ont plus besoin de plaire, ils sont majoritaires au parlement d’Ottawa.
Depuis, le premier ministre du Canada voyage, détendu, l’épée de Damoclès n’est plus sur sa tête. Il s’est déchargé du fardeau de la détresse sur "ceux d’en face".

Il appartient désormais à une opposition affaiblie et désemparée de trouver la solution. Pour simplement exister. En empruntant des chemins de traverse. En ameutant l’opinion publique. Ou, comme au Québec, en adoptant une résolution à l’unanimité des partis de l’assemblée nationale.
Une chose qui peut aider. Mais cela ne suffit pas.
EMERY UHINDU-GINGALA GINGANJ



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jeudi, octobre 20, 2011

QUI VA LA?

By FoQus Media on Thursday, October 20, 2011 at 6:39am.
Un peu partout en Afrique les dictateurs…les présidents, remettent leur mandat en jeu. Sauf pour de rares exceptions, aucun parmi ces dirigeants sortants n’a réellement l’intention de laisser la population décider du choix de celui qui portera sa destinée.
Pour beaucoup les élections ne sont qu’une formalité où l’on sacrifie à ce en quoi on ne croit pas : la démocratie. Ils y vont pour se faire plébisciter ; à tout le moins pour valider le fait qu’ils se sont déjà choisis eux-mêmes. Puisque le peuple, par définition, ne s’y entend pas en "choix éclairé". Alors des "dictatures éclairées" se chargent d’éclairer la lanterne de la masse ignorante. Tous les présidents sortants, ou presque, seront réélus.
Le mode de scrutin unique, dernier avatar sur le continent, s’y prête. Et l’on ne saurait les blâmer d’en user ainsi que d’un paravent contre les intrusions intempestives de l’Occident dans les affaires des pays souverains d’Afrique. Posés en juges suprêmes les Occidentaux "nomment" désormais les hommes qui devront présider aux destinées des peuples africains. Certains de ces hommes, pourvu que l’Occident leur prête vie, pourront même cumuler des mandats sans discontinuer comme les autorisent désormais des constitutions fabriquées sur mesure. Statu quo ou alternance, tout est décidé dans les chancelleries occidentales. Et exécuté s’il le faut par la force des armes, par-dessus les têtes des populations, en de raids aériens qui savent faire la différence entre un coupable et un innocent. Toutes choses qui bouleversent le contexte politique africain plus en mal qu’en bien. Les hommes au pouvoir se soucient plus de ne point déplaire à l’Occident qu’à œuvrer pour le bien des leurs populations.
Or donc il y a seulement peu les choses étaient différentes : des présidents sortants, bénis des dieux occidentaux, rentraient vite en "remportant" les élections par des scores qui appelleraient au scandale à Paris et Washington.

Il en est ainsi du général Paul Kagamé qui a été "élu" au Rwanda par 93% des voix ! Sans qu’à Paris ou Washington nul n’en n’ait mentionné la bizarrerie. Pour ne pas atteindre à la souveraineté nationale du Rwanda sans doute. Non-ingérence dans les affaires internes d’un pays souverain…Bizarre.
Même si de nombreux Hutu se sont exilés du Rwanda pour se soustraire à l’oppression, il en reste assez pour constituer la majorité de la population. Au Rwanda, environ huit personnes sur dix appartiennent à l’ethnie hutu. Et à moins que tous les Hutu ne se soient subitement sentis épris d’amour pour le pouvoir tutsi, on voit mal comment Kagame aurait pu emporter leur adhésion. Surtout quand on sait la haine irascible que les deux ethnies se vouent depuis toujours. Au point de se la témoigner dans des massacres alternés.
Pis, Kagame, dont on sait maintenant qu’il sait aussi l’arithmétique, outre l’art de la guerre, a résolu de soustraire Victoire Ingabire la candidate hutu à l’élection présidentielle de 2010. Autrement c’est cette dame, par la force du nombre, qui dirigerait le Rwanda aujourd’hui. Embastillée sous de fallacieuses accusations de "déni de génocide", Victoire Ingabire paie pour un double délit dans l’esprit psychotique de Kagame : l’opposante hutu a manqué de faire perdre la face à celui que "tous les Rwandais aiment". Tutsi comme Hutu. Ensuite elle a péché pour s’être montrée décomplexée vis-à-vis d’un génocide dont elle ne fut pour rien. Mais pour cet Ubu-roi qu’est Paul Kagame, de tricher comme ses pairs n’aurait pas suffi. On ne déclenche pas un génocide pour s’en faire voler la vedette après. Surtout lorsqu’on passe aux yeux de l’opinion internationale pour le héros, le sauveur de son peuple. C’est à cette symbolique qu’a atteint la candidature de l’opposante hutu. Il n’était pire injure dans l’esprit schizo-mégalomane de Kagame. Impardonnable...

Pendant ce temps l’Occident, féru de démocratie et des droits de l’homme, se bouche les oreilles pour ne pas entendre les cris de "la suppliciée de Kigali". Les bien-pensants de Paris et Washington détournent pudiquement le regard pour ne pas voir ce qui se passe au Rwanda. Car leurs yeux humanistes ne peuvent pas violer les sévices qui se commettent à l’intérieur de ces frontières souveraines.
Rien qui vaille pour aider la cause de Victoire Ingabire.

Quo vadis ?
Mais qui va là ? Qui voit-on à Paris reçu avec tous les honneurs comme Kadhafi il y a seulement peu? Paul Kagame. Alors même qu’en l’endroit de ce dernier pèsent de sérieux soupçons sur l’assassinat du président hutu Juvénal Habyarimana. Pis, des informations dignes de foi, puisqu’elles proviennent des Tutsi "repentis", indiquent que Kagame sacrifia les siens à l’autel de ses ambitions démesurées. En déclenchant lui-même un génocide qu’il savait inévitable après le meurtre du président hutu. Mais à Paris c’est cet homme qui s’en va, endimanché comme pour des noces, "au diner des compromissions". On le voit ensuite prenant bain de foule au milieu de "l’internationale tutsi", tel une star de rock. En France. Or donc dans aucun autre pays occidental cet ancien seigneur de guerre sanguinaire ne peut aujourd’hui se pavaner avec une telle désinvolture. Tant sa compagnie suscite désormais la gêne. C’est à se demander ce que le président français peut bien gagner à s’afficher dans l’indélicate proximité de ce despote. Mais Nicolas Sarkozy, on le sait, n’a pas d’état d’âme. D’ailleurs les âmes ce n’est pas son rayon.
Il n’est pas prêtre. Il est chef d’État. Il désavouera Kagame aussitôt que la conjoncture le permettra. Il en a l’habitude. Gbagbo, Moubarak et Ben-Ali sont là pour l’attester. Sarkozy, opportuniste et roublard, ressemble par certains côtés à ses "dictateurs" qu’il aime un jour et déteste le lendemain. Ceux qui se ressemblent s’assemblent, pose le dicton. Sauf que lui sait quitter ses assemblées de la trahison avant que la maison ne brûle. Et ses nombreux retournements de loyauté ne profitent qu’à lui seul. Paul Kagame gagnerait à le savoir. Surtout que dans l’entourage immédiat du président français tous n’approuvent pas ce compagnonnage d’avec celui que beaucoup considèrent comme un ennemi de la France. C’est le cas au Quai d’Orsay. Pour le ministre des affaires étrangères Alain Juppé- mais c’est aussi l’avis des hauts gradés de l’armée- le Rwanda exerce un chantage éhonté sur la France. En accusant sans ambages Paris de "participation directe" au génocide de 1994. À Paris dans les officines du pouvoir on argue que c’est là une stratégie du pouvoir tutsi pour répondre aux enquêtes du Parlement français, mais également de la justice française, incriminant directement le président rwandais dans l’attentat contre l’avion du président hutu Juvénal Habyarimana. Frustration et indignation participent de la conviction que Kagame récolte aujourd’hui "les dividendes" de son crime. Personne dans l’Hexagone ne s’y trompe.

Il n’y a que Sarkozy pour essayer de tromper. Mais pour quel gain ? Pourquoi Nicolas Sarkozy baisse-t-il ainsi l’échine devant ce petit pays qu’est le Rwanda ? Et surtout devant le despote qui y sévit. Paul Kagame est à ce point frappé par la folie de grandeur qu’il s’est comporté, en France, comme en terrain conquis. Distribuant les blâmes à l’envi et au mépris de la réserve protocolaire, le quidam a simplement méprisé la France.
Toute l’Afrique aurait applaudi à cette attitude si l’homme n’y était pas autant détesté.
Il faut gager que Sarkozy, dans le cas où il serait réélu, n’invitera jamais plus le général Kagame à fouler les parvis du palais de l’Élysée. Et qu’à ses dépens il a appris à ne plus prendre parti pour ce tyran. Ainsi qu’il l’a fait inconsidérément, au risque même d’empiéter sur la justice de son pays. Lui qui pourtant défend mordicus la séparation des instances politique et judiciaire.
Jusqu’alors la "FrançAfrique"- avant que de devenir président le candidat Sarkozy fustigea ingénument ce réseau occulte- ne s’est jamais faite au dépend de la France.
En dérogeant à cette règle face au Rwanda le président français a commis, dans l’esprit de l’intelligentsia de son pays, une faute grave. Puisqu’il a inversé le rapport des forces alors que rien ne l’y obligeait. Car au vrai le Rwanda ne représente aucun intérêt stratégique pour la France. À moins que pour Sarkozy cet intérêt ne soit moral, donc occulte. Serait-ce lié à cette culpabilité qu’il faut nécessairement éprouver, en Occident, lors il s’agit de génocide ?
Or donc en ce qui concerne Nicolas Sarkozy, lequel on le sait n’entretient guère des états d’âme, même cela peut participer du calcul politique.

La prime au génocide
On assiste aujourd’hui en Israël à ce qui était tout simplement impensable il y a seulement une décennie : de plus en plus de personnalités publiques confessent ouvertement que leurs dirigeants politiques instrumentalisent la Shoa (le génocide du peuple juif) dans le but d’en tirer de substantiels bénéfices sur le plan international. Notamment une totale absolution sur les crimes que l’État hébreu perpètre dans les territoires occupés de la Palestine.
C’est ce même schème de pensée, et le même modus operandi, qui structurent toutes les actions de Paul Kagame. À savoir, attirer à soi la compassion et la culpabilité de la communauté internationale afin de commettre d’horribles exactions au Congo voisin. Dans une indécente impunité. Et l’homme s’en sortait plutôt bien jusqu’ici, ses escadrons de la mort semant la désolation en RDC, tuant, violant et pillant les ressources minières de ce pays. Dans l’indifférence des pays occidentaux pourtant apôtres des droits humains. Même après quatre millions de morts la communauté des humains ne trouvait pas encore de motif de s’émouvoir outre mesure. Les choses en seraient probablement encore là si les Congolais n’avaient décidé, sur le tard il est vrai, de dénoncer l’infamie sur toutes les tribunes. Pour une fois la diaspora congolaise, débarrassée de ses lubies de "révolutionnaires du dimanche", aura été utile à son pays. Il faut dire qu’aucun drame n’aura tant endeuillé la population de la RDC. À la violence des expéditions tutsi sur le territoire du Congo s’ajoutent l’horreur la plus abjecte et le sordide. Car après s’être repus du viol des femmes et des enfants- souvent devant les yeux du père que l’on égorgera peu après- les hommes du général Kagame ne trouvent à s’apaiser qu’en mutilant les appareils génitaux de leurs victimes… Dans un rite inusité et barbare, ces tortionnaires d’un autre âge (les victimes d’hier devenus les bourreaux d’aujourd’hui) prennent un morbide plaisir à y introduire des objets contondants, en réalité tout ce qui leur tombe sous la main ! Faisant ainsi même douter de leur appartenance à l’espèce humaine.
Le choc est si grand, qu’en RDC, tout ce qui s’apparente de près ou de loin au tutsi est honni. Au risque parfois des tragiques amalgames nourris par une haine qui n’est pas près de s’éteindre. Car la cruauté et la malfaisance engendrent la radicalisation. Souvent.

Raison pourquoi les Congolais de l’étranger, manifestant sans discontinuer dans leurs pays d’accueil respectifs, en sont parvenus à attirer l’attention de la communauté internationale. Parce qu’ils dérangeaient. Autrement les dénonciations répétées du Congo sur ces massacres opportunément imputées aux "rebelles congolais", n’auraient abouties à rien. Nul en Occident, pas même le régime tutsi, n’avait vu venir cette contre-offensive d’un peuple pourtant poussé dans ses derniers retranchements. Il faut dire que le Congolais est réputé veule et lubrique. Une classification qui arrangeait tout le monde. Aujourd’hui il est devenu impossible aux Occidentaux de détourner pudiquement leur regard sur les atrocités commises par les Tutsi du Rwanda sur le peuple congolais.
Même si cette subite attention, obtenue de peine et de misère, n’est pas motivée par la compassion, loin s’en faut. Seul un reste de décence, voire seulement de l’humanité a minima, appelle la condamnation de ceci qui devrait répugner à l’humain. Depuis, et hormis en France, Kagame n’est plus en odeur de sainteté nulle part dans le monde.
Bien plus que les Congolais, il a fallu, pour démasquer Kagame, que plusieurs des ses compagnons de lutte de la première heure éventent le machiavélisme de ce sanguin psychotique qu’ils redoutaient plus qu’ils ne respectaient. Qu’ils me haïssent pourvu qu’ils me craignent

Juifs d’Afrique
Il n’est pas rare d’entendre des Tutsi se réclamer du peuple hébreu. Or donc les Juifs eux-mêmes n’accordent qu’aux Falashas de revendiquer cette lointaine parenté. Mais les Tutsi posent, pour justifier cette filiation que l’Histoire aurait oubliée, une communauté de destin encrée dans le drame. Il n’y a qu'à voir : avec les Juifs, les Tutsi partagent le génocide ! Qui l’eut cru ? Comme s’ils étaient les seuls dans ce cas.
Savent-ils seulement que c’est du bout des lèvres que les États-Unis consentirent à reconnaitre, à l’ONU, que le massacre des Tutsi constituait bel et bien un génocide ? Au moment même où celui-ci était perpétré. Et cela pour garder l’exclusivité du terme génocide au seul peuple juif justement. Les Arméniens en savent quelque chose eux dont le génocide de 1915, donc antérieur à celui des Juifs puisqu’il fut le premier du XXème siècle, ne fut reconnu publiquement que par la France en 2001 ! Et le fait que la Commission des droits de l’homme de l’ONU approuva dès 1985 le génocide arménien demeurera mitigé tant que les États-Unis seront frileux sur sa reconnaissance pleine et entière. Car c’est seulement dans la présente administration (Obama) que la commission des Affaires étrangères de la Chambre des représentants a adopté une résolution qui qualifie de "génocide arménien" les massacres commis entre 1915 et 1923. Par 23 voix contre 22 ! Une victoire gagnée sur le fil du rasoir. La secrétaire d’État Hillary Clinton fit des pieds et des mains pour que le vote échouât.
Ceci pour dire que dans le souci de ne pas banaliser cette "précieuse catégorie", les États-Unis sont réfractaires à reconnaitre à tout autre peuple que les Juifs d’avoir été victimes de génocide. Car manifestement à ce tragique statut se rattache une prime: ceux qui en sont reconnus les victimes bénéficient, outre d’une compassion universelle, du droit de faire à peu près ce qu’ils veulent. Dans une quasi-totale impunité. Bien plus, leurs actions n’appellent d’ordinaire aucune condamnation. C’est cela la prime au génocide, un chèque en blanc signé par toute la communauté internationale et sur lequel certains, Israéliens et Rwandais, ont inscrit un nombre incalculable de morts !

Mais Paul Kagame a le grand tort de prendre le Rwanda pour Israël. Pour seulement cela l’on serait en droit de douter de sa raison. Or donc l’État hébreu jouit d’un statut sans concurrence dans le monde pour un si petit pays. Et sauf à la suite d’un bouleversement que nul ne prévoit, aucun dirigeant d’Israël ne sera jamais traduit devant une cour internationale de justice pour y répondre des crimes commis sur les Palestiniens. Pas en tous les cas dans un avenir proche. Alors que lui, Paul Kagame, court le risque de plus en plus probant de finir devant la Cour pénale internationale (CPI). Si d’ici là un des siens, un Tutsi, ne décide de lui éviter un tel sort en l’assassinant…
Car une grogne sous-jacente se manifeste déjà autour du général-président. Sa cruauté légendaire et son mépris de la vie humaine font craindre le pire à ses affidés. Comparses ou missi dominici, qu’importe, tous réalisent que dans la proximité d’un tel personnage leur vie ne tient qu’à un fil. Ces dernières années les défections se sont multipliées dans l’entourage de Kagame. Et comme pour leur donner raison- le régime de Kigali a toujours qualifié d’affabulations les accusations de déni de droits de l’homme portées contre lui- des tueurs ont été lancés aux trousses de certains de ces renégats dans leur exil ! Preuve que la désinvolture affichée par le maitre de Kigali n’est que de façade.
Et qu’ils se soucient bien de ce que l’on pense de lui. Ce qui n’est pas le cas des dirigeants israéliens dont le sang des enfants palestiniens n’a jamais guère troublé le sommeil…
Mais peut-être qu’en voulant éliminer physiquement ses frères-ennemis Paul Kagame ne voulait-il simplement que faire un exemple pour les autres.
Une chose est vraie : à force de gager sa sécurité, et sa longévité au pouvoir, sur la prime au génocide il court à sa perte. Il n’est pas Juif. Ce n’est qu’un despote névrosé qui va là.
Mais encore, l’homme se prend pour un autre : à l’endroit des Tutsi du monde entier le général Kagame veut tenir la comparaison d’avec les plus grands libérateurs tels qu’on en voit qu’au cinéma. Sauf que lui officie dans un film d’horreur.
EMERY UHINDU-GINGALA GINGANJ
Cet aticle est disponible sur AfriqueActu: http://www.afriqueactu.net/2011/10/20/qui-va-la-29672.html

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dimanche, octobre 02, 2011

PAUL BIYA: LE NON DESTIN DU CAMEROUN

Il n’est certes pas le pire des potentats africains. Il est l’un d’eux.
Cela seul devrait déjà suffire à l’admonestation, surtout en ces temps où un énième "vent de démocratisation" souffle sur le continent. Or donc il semble que, pour balayer Paul Biya, il faille une tempête. Tant l’homme parait inamovible. Les Camerounais se regardent les uns les autres, chacun comptant sur l’autre pour déclencher le coup de tonnerre libérateur. À l’approche des élections présidentielles (9 octobre 2011) l’opposition, faute d’une stratégie efficace, se croise les doigts semblant compter sur la providence. Mais à l’horizon politique aucun nuage ne vient assombrir le ciel au-dessus de la tête du président sortant. Au contraire les étoiles semblent alignées pour Biya. Il est assuré d’être réélu pour conduire le Cameroun vers…nulle part. Comme d’habitude.
EMERY UHINDU-GINGALA GINGANJ

Paul Biya appartient à "l’ancienne école" des présidents africains. De ceux qui évoquent la métaphore du chef coutumier pour se justifier de durer au pouvoir au-delà des exigences de la modernité. Mais puisqu’ils ne peuvent figer le temps, ils s’ajustent. Biya, plus que tout autre, excelle à déjouer les arcanes du jeu démocratique pour se maintenir au pouvoir ad vitae aeternam. Car l’enjeu pour lui c’est de "régner", même pour rien. Puisqu’il ne peut se résoudre à faire autre chose. Mais peut-être ne sait-il rien faire d’autre, et que l’alternance le réduirait à l’oisiveté. Au vrai, ses vingt-neuf ans de pouvoir à la tête du Cameroun confinent à l’oisiveté tant il a conduit son peuple dans un non-destin.
La stabilité sociale qui lui tient de bilan et de programme- Mobutu, avant lui, s’en justifia pour pérenniser son pouvoir dictatorial- aurait justement du lui permettre d’amorcer l’émergence d’une société plus prospère pour ses concitoyens. À défaut d’insérer le Cameroun dans le peloton des "pays émergents." Au lieu de quoi, les Camerounais vivent dans une pauvreté qui ne s’explique. Les pauvres sont de plus en plus pauvres et accroissent chaque jour en nombre. Cependant que les riches sont de plus en plus riches, mais le nombre décroit en raison du délitement de la classe moyenne. Au vrai, aucune action politique de Paul Biya n’a été dirigée, slogan mis à part, dans le sens de la réduction de la fracture sociale. Les inégalités entre riches et pauvres sont devenues si criantes que le président, pour apaiser le mécontentement populaire, en désigne parfois les auteurs dans son entourage. Des caciques du pouvoir se voient ainsi sacrifiés sur l’autel d’une fausse "opération mains propres" destinée à donner le change à une population habituée à se contenter de peu. Le bilan de Paul Biya n’est pas mitigé ainsi que le dit souvent, depuis Paris, une certaine presse faussement contestataire. L’apport du président camerounais est nul! Tout simplement. On a beau chercher, il n’y a rien de significatif à inscrire à son actif.
En vingt-neuf ans d’un règne sans partage

Mauvaise réputation
Le Cameroun est reconnu dans le monde entier pour la performance de ses sportifs dans le football (soccer). Mais aussi pour la qualité indéniable de sa musique. Autant de clichés fortement stéréotypés et d’ordinaire dévolus aux Noirs. Or donc les Camerounais excellent tant en ces deux domaines qu’ils en font aisément oublier cette imagerie d’Épinal.
Mais hormis le football et la musique, le Cameroun s’illustre sur la scène internationale en une performance autrement moins glorieuse : la corruption. Dans son classement (2010) sur l’Indice de perception de la Corruption (IPC), l’ONG Transparency International place le pays au 146ème rang sur 180. Une place que Yaoundé semble garder jalousement depuis une décennie, ne la cédant parfois que pour la reprendre aussitôt. C’est que, au pays de Paul Biya, la corruption a atteint à l’institution. Pire, c’est désormais une valeur culturelle qui applaudit les fortunes instantanées issues de la gabegie et de l’abus des biens sociaux. On méprise celui qui vole un œuf, mais qui vole un bœuf est loué pour son intrépidité. Tel est le Cameroun de Biya : un lieu allégorique. "Ali Baba et les quarante voleurs", c’est Paul Biya et les siens. Sauf qu’ils sont bien plus que quarante ceux qui disposent d’une richesse acquise en appauvrissant leurs concitoyens. C’est un système pyramidal de corruption qu’a érigé le président camerounais. Chacun, à son niveau, peut y trouver son compte. Car c’est souvent la seule façon de survivre dans cette jungle où la prédation et la prévarication ont force de loi.

"Grand corps malade"
Vu de l’extérieur le Cameroun offre une image de sérénité que dément l’effervescence de la presse locale. À Yaoundé comme à Douala les journalistes tancent presque au quotidien la mauvaise gouvernance de Paul Biya. Une fronde qu’ils paient cher par des interpellations intempestives. On ne compte plus les intimidations, les arrestations et les détentions arbitraires des journalistes. Dans le pays la presse constitue le seul contre-pouvoir digne de ce nom, en lieu et place d’une opposition muselée par l’argent. Sinon que par une pesante chape de plomb que le pouvoir lui applique.
Autrement il ne s’y passe rien. Désabusés depuis très longtemps déjà les Camerounais semblent résignés à leur sort. Lequel sort ne leur offre d’autre choix que celui de s’arrimer au "système" ou…rien ! Car à l’horizon il n’y a rien que puisse attendre la population de ce pays riche de son sol, son sous-sol, et de sa ressource humaine. L’entreprenariat y est dynamique mais son élan se trouve freiné par une administration, puisqu’elle est corrompue, qui multiplie les entraves propres à décourager les motivations. De ces faits le Cameroun ressemble à un grand corps malade qui nécessite un traitement de choc. À l’image du pouvoir soporifique de son président. Sauf que nul ne sait d’où peut bien venir ce choc. Ou plutôt l’ultra-choc susceptible de revigorer les membres gourds de ce géant africain amorphe.
Paul Biya s’apprête à rempiler pour un nouveau mandat dont personne au Cameroun n’attend rien. Il a dû, pour ce faire, pervertir la Constitution de son pays en faisant sauter le verrou des candidatures multiples. En d’autres termes, et vu l’état actuel de l’opposition, l’homme est parti pour une présidence à vie. Or donc Biya n’a jamais vraiment conquis ce pouvoir qu’il ne veut plus quitter. Il lui a été "gracieusement" cédé par Ahmadou Ahidjo le premier président de la république fédérale du Cameroun. Qu’on ne s’y trompe pas : en posant cet acte le président Ahidjo ne reconnaissait pas en Biya d’exceptionnelles qualités de gestionnaire ; ni même seulement celle de meneur d’hommes. Il ne s’agissait alors que d’assurer l’équilibre confessionnal pour préserver l’unité du pays. Laquelle passait par la nécessaire fédération des musulmans et des chrétiens. Mais une fois au pouvoir Biya s’empressa d’accuser son mentor de tentative de coup d’état. Il démontrait déjà par là sa propension à la traitrise. Aujourd’hui, puisqu’il n’a plus personne à trahir, il trahit son propre peuple en ne lui promettant…rien.
Or donc qui n’avance recule. Le Cameroun ne fait ni l’un ni l’autre. Il cherche à se faire oublier.
De revendiquer les responsabilités dont on n’a pas les compétences est criminel. Paul Biya est inutile à son pays. Au point d’en être une nuisance.
EMERY UHINDU-GINGALA GINGANJ