mercredi, mai 17, 2006

LA PALESTINE À L’HEURE DU HAMAS

CETTE DÉMOCRATIE DONT PERSONNE NE VEUT



La communauté internationale affûte ses armes. Il est midi dans les territoires occupés palestiniens. C’est l’heure du Hamas. Le nouveau gouvernement dirigé par Ismaïl Haniyeh vient d’être assermenté. Aussitôt après, comme un seul homme, les plus gros donateurs de l’aide directe aux Palestiniens (Le Canada, les États-unis et l’Union européenne) annoncent la révocation de leur support financier à l’Autorité palestinienne. En guise de représailles. Ouvertement. Comme si tous ces pays s’attendaient à ce qu’il se passât quelque chose- quelque part entre l’élection du Hamas et l’investiture de son gouvernement- qui serait venu annuler le verdict populaire.
Égal à lui-même, Israël, a contrario, avait été plus conséquent. Et plus rapide : Dès l’annonce de la victoire du Hamas l’état Hébreu décidait de retenir les 50 millions de dollars mensuels perçus à titre de taxes- pour le compte des Palestiniens- et généralement reversés à l’Autorité palestinienne. Un point c’est tout.
Nord-américains et Européens tombaient ainsi à bras raccourcis sur le peuple palestinien, lui faisant amèrement payer son choix. La punition est aussi cuisante qu’aveugle. On la croirait directement inspirée par les actions incontrôlées de Tsahal face à l’Intifada. D’autant que ces dons directs constituent l’unique source de revenus réelle de l’Autorité palestinienne pour la régulation de la vie quotidienne. Les suspendre, c’est paralyser toute l’administration sociale dans les territoires occupés, c’est asphyxier la pulmonaire économie palestinienne, c’est vouloir annuler l’exercice du pouvoir du nouveau gouvernement formé par le Hamas. C’en est presque un acte de guerre. Au- delà du simple apostolat politique.
L’immoralité de l’acte- où le chantage éhonté se conjugue à l’injustice- convoque l’arbitrage des principes démocratiques. Autant dans leur strict entendement que dans leur articulation universelle.


Du Proche au Moyen- Orient, les territoires palestiniens constituent aujourd’hui la seule entité arabe véritablement démocratique. Si l’on considère que l’Irak, malgré toute l’énergie déployée par les laborantins de Washington, demeure un pays de non- droit.
Le fait, notable et insolite, est curieusement ignoré de tous. Nul ne semble réellement s’étonner, du moins ouvertement, que la démocratie ait ainsi aisément germée là où on ne l’attendait pas…Cependant que tous s’émeuvent, en se congratulant abondamment, des caricatures afghanes et irakiennes.
Les Palestiniens ont voté librement en ce mois de janvier. Ils ont choisi, dans leur majorité, ceux qu’ils voulaient voir présider à leur problématique et incertaine destinée. En conformité avec les principes démocratiques universellement reconnus. Selon les vœux, les exigences, de la communauté internationale. Et c’est paradoxalement à ce choix qu’ils doivent d’être aujourd’hui ostracisés par les bailleurs des fonds internationaux.
Lors même ceux-ci allèguent officiellement, pour justifier leur inique et complaisant arrêt, que le nouveau pouvoir palestinien a omis de reconnaître l’existence de l’état d’Israël.
Mais qui, au vrai, s’attendait à ce que le Hamas change sa profession de foi aux premiers jours de son administration? La logique qui organise cette offensive somme toute préméditée s’apparente au douteux syllogisme de Élie Wiesel. Le Prix Nobel de la paix (1986) pose qu’en votant pour le Hamas les Palestiniens votaient pour la disparition d’Israël…Puisqu’ils savaient que c’était là l’objectif majeur du Hamas. Donc…
Il faut le vouloir pour le croire.

Pourquoi le Hamas?
Indéfiniment occupé, colonisé, humilié, tracassé, le peuple Palestinien dans sa misère quotidienne ne pouvait se suffire du seul discours du Fatah, pour militant qu’il ait jadis été, quand les actes ne suivaient pas. Le Fatah, usé par le pouvoir, abîmé dans la corruption, n’avait plus aucune prise réelle sur une population dont il s'était élégnoinée depuis trop longtemps déjà; et à la survie de laquelle il ne savait plus répondre. Une aubaine pour le Hamas. Le mouvement islamiste s’empressa d’occuper le terrain de l’idéologie et de la socialisation, par des actions de proximité plus efficaces qu’aucun discours, pourvoyant à l’éducation et aux soins de santé, distribuant nourriture et biens de première nécessité à une population exsangue. En une prise en charge humanitaire!
Les Palestiniens s’en sont tout simplement souvenus. Les considérations propres à l’existence de l’état d’Israël, nécessairement sous- ordonnées à la survivance quotidienne, n’ont d’ailleurs jamais constitué un enjeu de la campagne législative palestinienne qui a portée le Hamas au pouvoir.
La mauvaise foi seule, couplée à la traditionnelle complaisance envers Israël, a pu conduire les donateurs internationaux à révoquer la précieuse aide dont dépend toute la vie des territoires occupés. Ils ont délibérément choisi d’ignorer les désastreuses conséquences, mais au demeurant sues de tous, qu’une telle attitude pouvait, devait nécessairement entraîner sur les populations palestiniennes. La guerre d’usure n’aura durée que trois mois. Assez pour que la situation dans les territoires occupés avoisinât le pire; tout étant finalement venu à manquer. Mais sans que le peuple, qui sait ce que oppression veut dire, n’ait renié son choix démocratique. On imagine que d’aucuns, les Européens surtout, ne souhaitaient voir se répéter en Palestine la catastrophe humanitaire dramatiquement endurée par les Irakiens une décennie durant, à cause des sanctions internationales, aux lendemains de la guerre du Golfe.
Volte face donc : On recule, on veut rétablir les aides directes, mais sans avoir l’air de céder, "le quartet" (L’union européenne, les États-unis, la Russie et l’Onu) s’en charge. Même Israël en est troublé- et c’est une première- au point de décider, toujours unilatéralement, de rendre l’argent de leurs taxes aux Palestiniens. Le bon sens, qui semble actuellement faire cruellement défaut aux Occidentaux, est à rechercher du côté de l’État hébreux. Le nouveau ministre de la défense Israélien, Amir Peretz, a avertit que l’isolement du Hamas était contre productif et pouvait, à terme, se retourner contre son propre pays.
Et c’est toujours en Israël, mais dès ses geôles, que des leaders Palestiniens- dont le jeune et très populaire leader du Fatah, Marwan Barghouthi- proposent des solutions, saluées par le président de l’autorité palestinienne, Mahmoud Abbas.




Le moindre mal
Le premier ministre Palestinien Ismaïl Haniyeh a omis, lors de son discours d’investiture, de revenir sur ce controversé article de la constitution du Hamas qui prône la disparition d’Israël; s’attirant l’ire de la communauté internationale- par donateurs interposés.
Mahmoud Ahmadinejab, le président Iranien, ne fait pas qu’omettre lui : il dit, il déclare à qui veut l’entendre, c’est-à-dire à la face du monde, qu’Israël doit être rayé de la carte du monde! On préfère crier au fou. Pour ne pas avoir à faire face. Puisqu' il y a le nucléaire, la bombe, il y a danger…ailleurs que là où on le voit pour le Hamas : dans un slogan, un volontarisme pour l’accomplissement duquel le mouvement islamique ne possède aucun moyen.
Il faut là plus que de la mauvaise foi pour croire que le Hamas peut effectivement menacer l’existence de l’état hébreu. Même s’il faut néanmoins admettre que le principe de la négation et de l’éradication d’Israël n’a pas sa raison d’être. Mais on ne peut prétendre l’abolir en affamant toute une population. On ne peut assumer sans sourciller que des enfants Palestiniens puissent décéder par milliers dans des hôpitaux devenus de véritables mouroirs. Dommages collatéraux?
Ceci ne saurait être justifié par cela.
Dans ce cas-ci comme dans les autres la tentation est toujours grande de sévir sur le plus faible.
Il y a peu, le Fatah partageait l’opprobre jeté sur le Hamas. Et Yasser Arafat, quoique prix Nobel de la paix, était indésirable partout en Occident, abhorré de tous. Aujourd’hui, on en est presque à le regretter devant l’intransigeance du gouvernement de Ismaïl Haniyeh.
Tous auraient souhaité que le parti du défunt Abou Ammar (Yasser Arafat) l’emporte aux législatives de janvier dernier. Il vaut mieux transiger avec le diable que l’on connaît plus tôt qu’avec celui qu’on ne connaît pas.
Le peuple en a décidé autrement, courageusement, démocratiquement!
Même si pour son plus grand malheur : Ce n’est pas de cette démocratie-là dont il était question… Toujours cette politique du moindre mal qui débouche sur les pires maux. Trop souvent.
Il est des stupidités que l’on ne doit point imputer à tous. Autant pour le Hamas que pour la communauté internationale.
EMERY GINGANJ UHINDU-GINGALA

samedi, mai 06, 2006

SILENCE…ON TUE !

PAUL KAGAME RATTRAPÉ PAR TOUS SES FANTÔMES


De par l’odieux et l’horreur qui accompagnent sa perpétration, le crime de génocide appelle un traitement spécial de la part de la communauté internationale. Aussi parceque les circonstances de son exécution sont aggravées par le caractère organisé de sa conception ; et l’issue radicale auquel l’acte doit nécessairement aboutir : la destruction.
L’histoire- récente et lointaine- nous renseigne que les génocides connus- reconnus- auraient pu être prévenus, peut-être évités. Sinon que minimisés dans leur ampleur.
La communauté internationale a toujours échoué dans son évaluation objective des événements et dans la promptitude à s’y impliquer. Parce qu’entravée par de pesantes et rigides lectures des lois politico juridiques que tous ignorent d’ordinaire allègrement. Et pour des circonstances infiniment moins tragiques.
D’avril à mai 1994, pendant que le Rwanda était plongé dans l’horreur, on débattait calmement au conseil de sécurité de l’Onu sur la terminologie à accoler au drame qui se déroulait sous les yeux du monde entier. Les Etats-Unis se refusaient résolument à ce qu’on le qualifiât de génocide. Pour des raisons que l’on ne peut imputer au seul manque de jugement…
Le génocide arménien- perpétré depuis 1915 !- peine encore à se faire reconnaître sur le plan international. La France est la seule nation occidentale à l’avoir reconnue comme telle en 1998.
Ce que, a posteriori, n’est pas "génocidé" qui veut. Même si la définition qu’en donne l’Onu (1) pourrait concerner bien plus de groupes d’individus que ce qui est actuellement admis. (Statut de Rome de la cour pénale internationale- Onu 2000 et Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide-9 décembre 1948).
Le "statut", on peut aisément le comprendre, est jalousement protégé, le souvenir des faits qui le créent, régulièrement asséné à la mémoire du monde.
Parce qu’une grave négligence collective autorise que de tels actes puissent être perpétrés, il s’ensuit généralement une lourde culpabilité agrée et partagée par tous. Partant, les victimes de génocide bénéficient d’un capital illimité de sympathie, parfois bien au-delà de la légitime compassion qu’elles sont en droit d’inspirer. La communauté internationale se sent éternellement redevable envers les membres, les rescapés et leurs descendants, des groupes ayant vécu le génocide.
Et en guise de réparation tout leur est permi.
Ceux qui, par leur coupable attentisme avaient laissé faire signent, mais au nom de tous, un chèque en blanc aux victimes du génocide ; lequel est souvent encaissé sur le compte d’autres populations : les victimes d’hier se transforment en bourreaux, se commettant dans l’abjection, assurées de l’impunité, confortées dans la certitude que nul ne peut interroger leurs actions sans en être accusé de révisionnisme ; ou, pire, de négationnisme.
Le sujet, on ne le sait que trop, est tabou. A cause de la culpabilité qu’il inspire aux consciences occidentales- lesquelles se confondent à toutes les consciences- et aux coercitions qu’évoque la négation des faits qui l’entourent. Même si ceux-ci (les faits) sont historiquement avérés.
Mais un jour quelqu’un, opportunément instruit de cette "prime au malheur" atteint à l’inhumain pour satisfaire de sordides et abjectes ambitions. Entamant pour de bon le formidable élan de sympathie qui, du reste, aurait pu servir pour le mieux. Sinon que pour le bien.

Paul Kagamé est celui par qui vient la turpitude. Derniers arrivés dans le cercle restreint des victimes de génocide, les Tutsis Rwandais ont finit par trop en faire. Après leurs premières intrusions chez le voisin Congolais (Rdc), les armées Tutsis revinrent à domicile chargé d’un colossal butin de guerre aisément amassé à même le sol. Jonchant leur sillage des milliers de cadavres mutilés comme pour un sordide rite sacrificiel. Des villages entiers furent ainsi décimés. Les seules plaintes qu’on entendit provenaient des femmes agonisantes, les seules rares rescapées, qui rachetaient leur vie par leurs corps mille fois violés devant maris et enfants. Les dépouilles démembrées de ces derniers, lorsqu’elles échappaient au brasier, s’égouttaient de leur sang, étanchant la terre saturée. Le Rwanda nia les faits et tous s’empressèrent de l’en exonérer.
Les expéditions Tutsi, alors censées n’être dirigées que contre les milices interamwe génocidaires, furent sauvagement aveugles dans les exactions délibérément commises sur les populations civiles congolaises. Et l’habitude aidant, l’appât du gain facile s’accroissant, l’impunité assurée par le silence des uns et des autres, Kagamé cessa tout simplement la rebuffade, nasillant avec une arrogance non feinte son droit d’être là où il se trouvait. En Rdc. En pays étranger et souverain.
Aujourd’hui, huit ans après, ces joyeuses visites de bon voisinage ont laissé le Congo endeuillé de plus de trois millions et demie des ses enfants. Le prix d’une anodine et néanmoins lucrative chamaille…
La communauté internationale, toute à ses Irak, Iran et Afghanistan n’a rien vu. Ni rien entendu. Les Congolais ont cette qualité à nulle autre pareille : ils savent mourir en silence. Pour ne pas déranger.
Quant au Rwanda, il se présente ces dernières années sur la place financière internationale en exportateur de minerais dont son sous-sol n’a jamais regorgé. En un effronté tour de passe-passe. Ou est-ce un simple artéfact, cette génération spontanée qui intrigue tant les scientifiques.
Si ce n’était que cela : des langues qui se délient de plus en plus allèguent que le général Kagamé s’est constitué une immense fortune personnelle qu’il n’a pu déduire de la maigre pitance de l’économie rwandaise. Si cette dernière existe.
Cependant qu’au Congo il suffisait de se baisser…
Après avoir coupé quelques têtes récalcitrantes. Pour l’exemple.


Ce que Paul Kagamé savait
L’élément déclencheur du génocide rwandais fut le décès du président Hutu Juvénal Habyarimana, abattu en plein vol le 6 avril 1994 au-dessus de Kigali, par un missile tiré dès le territoire rwandais. Tous les témoignages concordent à ce propos : la planification du génocide était ourdie de longue date. Le massacre, et ce n’était qu’une question de temps, aurait de toutes les manières eut lieu nonobstant le meurtre du président Habyarimana. C’est ce que l’on sait aujourd’hui. Kagamé lui le savait aussi…mais avant ! Plusieurs commissions d’enquêtes indépendantes mettaient alors en cause le Front patriotique rwandais (FPR) d’obédience Tutsi. Du juge Français anti-terroriste Jean-Louis Bruguière, en passant par les commissions des parlementaires Français et Belges, jusqu’aux enquêteurs de l’Onu de conclure à la responsabilité du général Paul Kagamé dans l’assassinat du défunt président Rwandais. Sans qu’aucune accusation n’ait jamais été formellement portée à l’encontre du chef du FPR. La juge en chef du Tribunal Pénal International d’alors (TPI), la Canadienne Louise Arbour ordonna abruptement les arrêts de toute procédure contre Kagamé... D’incongruité en bizarreries, Français et Belges remisèrent prestement leurs rapports aux oubliettes cédant au chantage de Kigali quant à leurs implications respectives dans le génocide. Toujours ce faux laïus, ce leitmotiv rabâché à satiété : «C’est vous qui avez laissé faire !»
L’on vit alors- et on le voit encore- un grand pays comme la France, en ses franges les plus notables (les politiciens, les médias, les intellectuels…) reculer tête baissée devant les ridicules menaces de celui qui n’est au vrai qu’un seigneur de guerre, général de pacotille d’une des plus caricaturales républiques bananières. On aura tout vu.

Le pompier pyromane
Des Rwandais accusent. Des Tutsis. Pas n’importe lesquels, un ex-officier du FPR qui repéra l’endroit propice d’où devait être- et fut- lancé le missile sur l’avion d’Habyarimana ; un garde du corps de Kagamé qui assista à la réunion préparant la fatidique attaque ; tous, des compagnons de lutte. Ils accusent leur ancien chef, nommément, d’avoir perpétré le meurtre du président Juvénal Habyarimana. Que Kagamé était d’ores et déjà instruit du génocide qui se tramait. Qu’il savait que son forfait précipiterait le massacre !
Paul Kagamé exécuta son plan ainsi qu’il l’avait ourdi, froidement, sans états d’âme, l’œil rivé sur le but à atteindre. Il le fit sans qu’au préalable aucune mesure n’ait été prise pour protéger les populations Tutsi du drame qui inéluctablement s’ensuivrait.
Ce massacre, il l’appelait, le souhaitait (peut-être en ignorait-il l’ampleur à venir), il comptait- stratégie militaire oblige- en tirer le plus grand bénéfice qui soit. Pour lui-même. La justesse du calcul, Machiavel lui-même en serait mortifié, est néanmoins contrariée par le prix payé en vies humaines. Celles des Congolais, mais elles ne comptent pas, celle des siens, tous les Tutsis qu’il a délibérément sacrifiés à l’autel d’une macabre ambition au demeurant réalisée. Brillamment.
Philippe Reyntjens, qui enquêta sur le sujet pour le compte de l’Onu a, désabusé, ces mots terribles : «...Paul Kagamé est le plus grand criminel de guerre en fonction ! »
A moins d’un aveuglement volontaire et collectif, les nombreuses familles Tutsi endeuillées (elles le sont presque toutes) ne verront plus jamais en Kagamé "Paul le sauveur". Puisqu’il n’a en réalité fait qu’éteindre un brasier qu’il avait lui-même allumé.
D’autres Tutsis parleront. Et Kagamé n’échappera pas indéfiniment à la justice internationale. A l’instar de ses collègues Milosevic et Charles Taylor qui crurent être bénis des dieux ; cependant qu’il pactisait avec le diable.
L’étau se resserre inexorablement autour du cou du fier potentat des milles collines. Son sempiternel chantage perd déjà de son efficace, avec le temps la communauté internationale se débarrasse peu à peu de l’étrange peur que lui inspirait cette vraie- fausse victime du génocide. Dans les chancelleries occidentales on dépoussière joyeusement les accablants rapports de jadis : des pièces à conviction qui finiront un jour, que des milliers des gens espèrent proche, par être déposés en preuve contre le général Kagamé.
L’ère de l’impunité semble désormais réellement révolue. Du moins, et c’est déjà une formidable avancée, pour les Tutsis sanguinaires. Lesquels n’ont plus le monopole de la vérité !
Paul Kagamé n’a d’autre choix, s’il veut faire durer le plaisir, que de s’accrocher au pouvoir. En usurpant les attributs de la respectabilité et de la légitimité, s’aidant de la peur et de la crédulité des Rwandais, les obligeant à son égard par une reconnaissance imméritée, volée, trichée : une auréole qui brille, gavée du sang des siens.
Il devra aussi, pour durer, marcher encore sur un monceau de cadavres auxquels on espère que la communauté internationale, avertie cette fois-ci, ne tardera pas reconnaître le caractère de génocide.
EMERY G. UHINDU-GINGALA



(1) Statut de Rome de la cour pénale internationale- Onu 2000 et Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide-9 décembre 1948

Dans la présente Convention le génocide s'entend de l'un quelconque des actes ci-après, commis dans l'intention de détruire, en tout ou en partie, un groupe national, ethnique, racial ou religieux, comme tel :
a) Meurtre de membres du groupe;
b) Atteinte grave à l'intégrité physique ou mentale de membres du groupe;
c) Soumission intentionnelle du groupe à des conditions d'existence devant entraîner sa destruction physique totale ou partielle;
d) Mesures visant à entraver les naissances au sein du groupe;
e) Transfert forcé d'enfants du groupe à un autre groupe.

Article III

Seront punis les actes suivants :
a) Le génocide;
b) L'entente en vue de commettre le génocide;
c) L'incitation directe et publique à commettre le génocide;
d) La tentative de génocide;
e) La complicité dans le génocide.